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ENGAGÉE POUR CONSTRUIRE L’ALGÉRIE DE DEMAIN : La jeunesse algérienne a soif de changement

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La mobilisation citoyenne pacifique contre la prolongation du mandat du président Bouteflika et pour le changement du système politique en place, se poursuivent, pour marquer demain, son sixième vendredi de mobilisation populaire pacifique, à travers le pays.

Devenue une tradition, depuis le 22 février, entre deux vendredis, des marches pacifiques, à travers le pays, rythment l’action de soutien aux revendications du peuple, des différentes catégories, socio-professionnelles de la société algérienne, avant-hier, c’était encore une fois le mardi, du monde universitaire. Simultanément, à travers le pays et pour la 5e fois, depuis le 22 février dernier, après la première marche pacifique, du monde universitaire, du 26 février passé, la mobilisation des étudiants et des enseignants des universités du pays, a été au rendez-vous, dès la matinée de mardi dernier. Sur place, au cœur de la Capitale, de la Place Maurice Audin au grand espace public, de la Grande Poste, des milliers d’étudiantes et étudiants ainsi que leurs enseignants venus des différentes universités, écoles supérieures et instituts d’Alger étaient au rendez-vous, avec d’autres établissements universitaires de Boumerdès, Tizi-Ouzou ou de Blida, ont défilé pacifiquement pour réaffirmer leur engagement à soutenir et porter la voix du peuple, appelant au changement du système politique en place.Alors que la mobilisation était importante en ce mardi, et davantage organisée, ils ont encore une fois, lors de leur 5e marche pacifique, forcé le respect, par leur maturité et leur prise de conscience, qui se reflétaient à travers leurs slogans, la forme de leur protestation pacifique, en plus des débats qui ont ponctué leur action. En vacances, jusqu’au 4 avril prochain, le monde universitaire a répondu présent, pour perpétuer leur traditionnelle mobilisation, de mardi, avant la grande, celle de plus de 20 millions d’algériennes et algériens, marchant pacifiquement le vendredi, pour le départ du système politique en place et l’édification d’un État de droit »

Dalila, Mohamed, Sabrina ou une jeunesse engagée dans la construction de l’Algérie de demain
Les étudiants et enseignants universitaires ont initié, mardi dernier, des séances de débats et d’échanges, sur la situation du pays, comment traduire les revendications du peuple, visant l’édification d’un État de droit et, notamment quel rôle a à jouer l’université pour hisser le pays, au rang qu’il mérite, au vu de ses potentialités et capacités humaines. Au fur et à mesure que nous marchions au milieu des manifestants, les mini-débats qui animaient un groupe à l’autre, la maturité, le niveau de conscience et le sens du niveau de responsabilité qui incombe à cette jeunesse du savoir et de la connaissance se dégageaient, à travers les idées qu’ils avancaient, convergentes ou contradictoires, animées par un sentiment de patriotisme sous les couleurs nationales qui flottaient sur leurs têtes, quand elles n’étaient pas portées sur leurs dos. Ils étaient nombreux à exprimer leur point de vue que si ce n’est faire leurs lectures politiques et souvent, en abordant par ordre chronologique, les feuilles de routes annoncées à l’adresse du peuple, comme réponse à ses revendications affichées, le 22 février dernier et tout au long des cinq vendredis passés, en attendant, celui de demain. De la feuille de route proposée par le président Bouteflika, ou celle de l’opposition composée par les partis politiques et certaines personnalités et du chef de gouvernement, à la feuille de route du parti de Mokri ou celle du parti de Louisa Hanoune, la maturité politique rythmée le cours et la teneur des mini-débats en question. Plus loin, nous nous sommes rapprochés d’un étudiant, muni d’un mégaphone, appelant ses camarades à organiser le carré et être vigilants, pour entamer leur marche de la Grande Poste vers la Place Maurice Audin, en passant par l’avenue Pasteur, puis le tunnel des Facultés, Mohamed, étudiant à l’université des Sciences et de Technologies, Houari Boumedienne (USTHB) de Bab Ezzouar, nous indique qu’après avoir pu faire annuler le 5e mandat, «nous maintenons notre mobilisation et engagement avec le mouvement populaire national réclamant, pacifiquement le départ du système politique en place et l’instauration d’un État de droit, à travers la nouvelle République, à laquelle aspire le peuple pour une nouvelle Algérie ». Poursuivant avant de le quitter, il nous lance « le monde universitaire est attaché à la dynamique du mouvement citoyen populaire pacifique que connaît le pays» et d’affirmer «nous sommes une partie prenante» et que poursuit-il «ce n’est certainement pas l’essoufflement qui va dissuader les millions de marcheurs à travers l’ensemble du territoire national, chaque vendredi et les autres jours de la semaine, à réaliser nos rêves  et nos aspirations» La jeune, Sabrina, étudiante à l’université Mouloud Mammeri, à Tizi- Ouzou, a voulu cette fois manifester à Alger, avec ses camarades des autres facultés de la Capitale. Portant soigneusement l’emblème nationale entre ses bras, elle a tenu dans ses déclarations à nous souligner que « les étudiants sont engagés entièrement aux côtés du combat pacifique de notre peuple, pour une nouvelle Algérie du respect des droits, de la liberté et de la dignité » assure-t-elle, en lançant, à l’adresse du ministre Tahar Hadjar, sans le citer «nous sommes bien là, même avec la décision de nous imposer des vacances hors calendrier habituel» ironise-t-elle, avant de rappeler que c’est l’ère de la communication en un clic, indépendamment des longues distances, «c’est à travers les réseaux sociaux que le monde universitaire communique et maintient la mobilisation» et de nous lancer, le slogan phare «qu’ils partent tous».

«Chut, on passe devant la clinique ! »
Et c’est une autre étudiante, de l’université de médecine de Ben Aknoun de rebondir, pour expliquer, le fond du slogan phare, «Trouhou Ga3, partez tous : NDLR)», pour Dalila, «le peuple est en mesure de dégager ses représentants, pour prendre son destin en main et faire aboutir ses revendications exprimées, depuis le 22 février dernier » et avant cela, poursuit-elle « il faut que le pouvoir dégage.» affirme Dalila. Et à Sabrina de vouloir rappeler, que depuis le début du mouvement populaire pacifique, le vendredi 22 février, « de nombreuses voix se sont élevées, depuis, pour mettre l’accent sur la nécessité de faire accompagner le peuple dans son mouvement par une élite politique, un point à propos duquel nous ne sommes pas d’accord, pour le moment, tant que les tenants de ce pouvoir ne partent pas ». Arrivée au niveau de la clinique des soins pour les brûlés, sur l’avenue Pasteur, les voix scandant les slogans et les chants, notamment patriotiques, se taisent, pour n’entendre que des « chut », signe invitant les étudiants à observer un silence ou une baisse de la voix, « pour ne pas déranger les malades et le personnel soignant » nous informe Dalila. Autres signes de milliers d’autres que les marcheurs ne cessent de révéler, dans la dynamique du mouvement citoyen pacifique, qui a émerveillé l’opinion nationale et le Monde, faut-il le rappeler, notamment par son civisme.

Pour Hamid, un étudiant en sciences politiques, à l’université de Ben Aknoun, il nous explique les raisons à l’origine de l’absence de la représentativité du mouvement populaire pacifique, depuis le 22 février dernier à ce jour. Selon Hamid de sciences-po, «cette question est rejetée par le peuple, lequel a eu à exprimer son rejet également de ceux qui lui ont été proposés ou suggérés, directement ou indirectement» et s’il y a une solution, poursuit-il «c’est qu’il faut d’abord que ceux qui essayent de s’accrocher au pouvoir par un moyen ou un autre partent». Pour Hamid, « le peuple a tiré les leçons des expériences passées des mouvements avortés ou récupérés, par tel ou par des manœuvres, il y a conscience de ne pas laisser cet élan sombrer dans la récupération » avant de nous lancer, « d’autant plus que la scène politique regorge de faux opposants qui cherchent à se recycler, aujourd’hui». Enfin, Hamid nous a fait savoir que la plupart des étudiants et professeurs pensent qu’il « faut aller vers la formation d’un gouvernement de technocrates » et de nous lancer que pour ceux qui ont dilapidé les richesses du pays et les corrupteurs, ces derniers «doivent répondre devant la justice de leurs actes» invitant les autorités à être vigilantes, pour que les éventuels mis en cause des affaires de corruption «ne puissent pas quitter le territoire national». À la sortie du tunnel des facultés, à la Place Maurice Audin, nous sommes tombés une seconde fois sur Mohamed, l’étudiant à l’USTHB, à son tour dans sa réponse à notre question relative à l’absence de la représentativité du mouvement citoyen populaire pacifique , il nous indique que «nous n’avons pas de représentants certes, même moi je ne suis pas en mesure ni apte à l’être ».
Selon lui, le moment opportun, le mouvement saura dégager ses représentants qui « sauront mener à bon port les revendications et les aspirations de notre peuple» mais avant cette étape, « nous leur signifions, depuis le 22 février dernier, à travers notre slogan ‘système dégage.» Et c’est sur cette déclaration que nous quittons la Place Audin, qui sera sans nul doute demain, encore un lieu du rendez-vous de la mobilisation citoyenne des algériens et algériennes pour marcher pacifiquement et scander haut et fort, leurs revendications légitimes, tout en hissant vers le ciel les couleurs nationales, le tout dans une ambiance de liens de fraternité et du vivre ensemble, déterminés à construire ensemble l’Algérie de demain , celle d’un État de droit.
Mohamed Amrouni

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