« L’Algérie, qui s’est lancée dans la production de l’hydrogène vert dans le cadre du programme de développement des énergies renouvelables, proposera ses produits aux pays européens dans le cadre d’un « futur partenariat économique », a fait savoir tout récemment le président Abdelmadjid Tebboune, à Lisbonne, à l’ouverture du Forum économique algéro-portugais, qu’il a conjointement présidé avec le Premier ministre portugais, Antonio Costa.
«Nous voulons développer une plus grande coopération avec l’Algérie élargie au secteur des énergies renouvelables et en particulier de l’hydrogène vert», a indiqué, de son côté, à ce propos, le Premier ministre portugais. L’hydrogène vert focalise l’intérêt des partenaires étrangers de l’Algérie, qui est considérée comme un pays à fort potentiel dans ce domaine. La GIZ, agence gouvernementale allemande de coopération internationale, qui opère en Algérie depuis le milieu des années 1970, a annoncé un nouveau projet dans les énergies renouvelables et l’hydrogène vert, en partenariat avec le ministère de l’Énergie et des Mines, et impliquant nombre d’acteurs locaux comme les agences publiques, les entreprises, les institutions de recherche, ainsi que le secteur banquier et la société civile. Il concerne la technologie et la dimension économique et sociale des énergies renouvelables et de l’hydrogène vert en Algérie. Ce projet comprend quatre axes: transfert de technologie et renforcement des capacités afin de développer et d’intégrer les grands projets d’énergies renouvelables dans le réseau électrique algérien, améliorer les conditions de mise en œuvre de ce type de projets de moyenne capacité, aux niveaux personnel et institutionnel et développer la chaîne de valeur des énergies renouvelables, soutien au développement d’une économie verte de l’hydrogène, créatrice de croissance et d’emplois, à travers des études, des formations et des consultations sur les projets pilotes, la technologie et les marchés, l’évaluation et la fourniture d’une base d’informations sur le potentiel des applications nationales de l’hydrogène vert et soutenir la recherche en la matière. La technologie de développement socio-économique des énergies renouvelables et de l’hydrogène vert en Algérie est mise en œuvre par la GIZ en collaboration avec le ministère de l’Énergie et des Mines et commanditée par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement. Pour rappel, le 20 décembre 2022, le groupe Sonatrach et la société gazière allemande « VNG AG » (VNG) ont signé, en marge de la 4ème édition de la Journée algéro-allemande de l’énergie tenue le même jour à Alger, un protocole d’entente ayant pour objet l’examen des opportunités de coopération pour la réalisation de projets dans le domaine de l’hydrogène et l’ammoniac vert, dans le but de les exporter vers l’Allemagne. Dans un premier temps, des études de faisabilité relatives à la chaîne de valeur de l’hydrogène, de la production et du transport à la commercialisation, seront réalisées dans le but d’évaluer le potentiel des projets commerciaux à développer conjointement dans ce domaine. Un mois après, le 23 janvier 2023, le président Tebboune, s’exprimant lors d’un point de presse avec la présidente du Conseil des ministres italien, Giorgia Meloni, qui était en visite à Alger, révélait que le nouveau gazoduc, en projet, entre l’Algérie et l’Italie, acheminera outre le gaz, l’électricité, l’hydrogène et l’ammoniac et fera de l’Italie un hub de distribution de ces produits énergétiques vers l’Europe. Les experts algériens estiment que la connectivité des réseaux de canalisations internationales entre l’Algérie et l’Europe, qui peuvent être utilisées pour le transport de l’hydrogène vert, et la dotation en potentiel d’énergie solaire, permettent à Sonatrach de s’engager dans une stratégie à long terme pour concrétiser des projets d’hydrogène vert à des coûts compétitifs.
M’hamed Rebah
