Après avoir marqué une période de répit, les syndicats du secteur de l’Éducation nationale ont décidé de renouer avec la contestation. Hier c’est la coordination nationale des enseignants du primaire qui a ouvert le bal avec l’organisation de sit-in et de rassemblements au niveau national, au moment où d’autres formations ont menacé, mardi dernier, de monter au créneau pour revendiquer la prise en charge de leur plateforme de revendications.
En effet, sept syndicats du secteur, à savoir : le CNAPESTE, le SNAPEST, le SNTE, le CELA, et le SATEF, qui se sont réunis au siège de l’UNPEF, ont mis en garde contre une « explosion de la situation » dans le secteur de l’éducation si les choses ne sont pas très vite prises en mains. Dans leur communiqué, ces syndicats ont dénoncé le maintien des responsables du secteur de la politique « d’évasion » et de « procrastination » dans la résolution des problèmes, accumulés depuis des années, auxquels font face les travailleurs. Parmi ces problèmes, ils évoquent les dysfonctionnements contenus dans le statut particulier des travailleurs du secteur élaboré en 2008 et ayant été à l’origine de beaucoup de « dégâts ». Ils ont également évoqué la «dégradation» du pouvoir d’achat des travailleurs accentué par la crise sanitaire marquée par la pandémie de la Covid-19. Les mêmes syndicats se sont plaints également de l’absence de suites des autorités par apport à l’élaboration de l’agrément de leur Confédération (CSA), dont le congrès constitutif s’est tenu il y a plus de deux ans. Ils ont rappelé, en outre, les mêmes revendications contenues dans leur plateforme adressée aux autorités, à savoir leur attachement à l’annulation de la nouvelle loi sur la retraite, le respect du dialogue social ainsi que des libertés syndicales. Enfin, l’intersyndicale de l’éducation a affirmé qu’ «elle a toujours cherché de relier les canaux de dialogue et d’étendre les ponts de communication avec la tutelle dans le cadre des textes légaux en vigueur afin de fournir des conditions matérielles et morales aux travailleurs et salariés du secteur, qui permettent l’accès à une éducation de qualité au rythme des évolutions et à une école publique algérienne de qualité et cela ne sera atteint qu’après une volonté politique qui aboutit à un dialogue dans le contexte d’un réel pluralisme syndical ».
Les enseignants du primaire jusqu’au bout de leur menace
La coordination nationale les enseignants du primaire est allé hier jusqu’au bout de ses menaces en observant, à travers les établissements du cycle primaire du pays, des rassemblements et des sit-in pour appeler la tutelle à respecter ses engagements. Dans un communiqué rendu public lundi dernier, la dite coordination avait fait part de son intention de renouer avec la contestation, suspendue il y a plusieurs mois, pour rappeler, a-t-elle expliqué, son attachement à sa plateforme de revendications dont celle liée à l’application du décret 14/266 avec effet rétroactif. Après avoir maintenu le silence, notamment durant la période de forte pandémie, la même source estime que le retour à la contestation est inévitable compte tenu de la situation difficile dans laquelle exercent les enseignants du primaire. Il est à noter qu’outre les rassemblements organisés hier, il est également programmé des actions le 31 mars prochain.
Ania Nait Chalal