Vraisemblablement décidée à réorganiser les écoles coraniques, la ministre de l’Éducation nationale, Nouria Benghebrit a affirmé, hier, qu’une commission conjointe avec le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs a été mise en place, en vue d’améliorer la prise en charge scolaire de la petite enfance.
«Aujourd’hui, nous travaillons en étroite collaboration avec le ministère des Affaires religieuses afin de préparer un cahier de charge en vue de ficeler les missions de l’école coranique », a déclaré la ministre lors d’un point de presse animé en marge de la cérémonie d’ouverture des travaux du séminaire national des coordinateurs de wilaya des écoles associées de l’Unesco, qui a eu lieu au lycée Aïcha d’Hussein-Dey. Affirmant que le nombre de ces écoles est très important, la ministre a jugé utile de rappeler que les écoles coraniques continueront de « jouer leur rôle », mais devraient cependant s’adapter à la stratégie nationale intégrée pour le développement de la petite enfance et de sa protection. En effet, selon la ministre, « pour avoir le label du préscolaire ou du préparatoire, il faut pouvoir prendre en charge la dimension pédagogique qui est déjà élaborée par le ministère de l’Éducation nationale ». En d’autres termes, les écoles coraniques devront dans l’avenir préparer les enfants à leur rentrée à l’école primaire et ne pas seulement leur apprendre les notions religieuses. Remettant les pendules à l’heure, Benghebrit a, de surcroît, précisé qu’un « seuil de formation d’éducation avec des objectifs bien précis doivent être pris en charge pour que ces écoles coraniques puissent être considérées comme étant préscolaires ». Selon elle, la problématique est de mise à niveau, de formation et d’acceptation. D’autre part, abordant la question de la violence scolaire, la ministre a affirmé que son département présentera ce mardi sa stratégie de lutte contre ce fléau. Refusant de donner les axes principaux de cette stratégie, la ministre a, néanmoins, assuré que tous les partenaires ont donné leurs contribution dans l’élaboration ce cette stratégie.
Qualifiant le problème de
« complexe », la première responsable du département de l’éducation a assuré que le ministère a « pris une démarche systémique qui prend en considération tous les aspects dans l’élaboration de cette nouvelle feuille de route ». S’agissant d’un éventuel changement des dates des examens de fin d’année, qui coïncident avec les échéances électorales et le Ramadhan, la ministre est catégorique. « Pas de changement du calendrier des examens », a-t-elle lancé.
À cet effet, tout en incitant les enseignants à accompagner les élèves en classes d’examen, la ministre a affirmé que les perturbations accusées par les intempéries restent minimes. Pour elle, toutes les précautions ont été prises afin de garantir le bon déroulement de ce rendez-vous.
Interrogée quant au lancement de la compagne de vaccination en milieu scolaire, la ministre a assuré que celle-ci s’inscrit en droit ligne avec la politique du ministère de la Santé qui vise à consolider le taux de couverture vaccinale des enfants.
«C’est opération normale que le ministère de la Santé a mené au niveau des écoles afin de protéger les élèves», a-t-elle expliqué dans ce sillage, en rappelant que l’opération n’est guère une «simple initiative» mais répond à un «calendrier international bien précis».
Tout en précisant que le ministère de la Santé veille à la meilleure protection des enfants, la ministre a assuré que la tutelle ne mettrait en aucun cas la santé de ces derniers en danger. Revenant au thème de la rencontre d’hier, la ministre a annoncé la création de la Coordination du réseau algérien des écoles associées au réseau de l’Unesco. Pour constituer ce réseau, la ministre a instruis les directeurs de l’éducation de désigner, dans un premier temps, deux écoles primaires, deux collèges et de lycées parmi les plus performants pour constituer les premières mailles de ce réseau qui sera composé de 300 écoles associées.
Lamia Boufassa
