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Décret Trump : Le cinéaste iranien Asghar Farhadi pourra-t-il se rendre aux Oscars ?

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Alors qu’il concourt dans la catégorie «Meilleur film en langue étrangère» pour son dernier long-métrage, Le Client, le réalisateur pourrait désormais se voir refuser l’accès à bord des avions en partance pour les États-Unis.

Vendredi 27 janvier, le nouveau président des États-Unis Donald Trump signait un décret prévoyant des contrôles renforcés aux frontières et empêchant l’entrée sur le territoire américain des citoyens irakiens, iraniens, libyens, somaliens, soudanais, syriens ou yéménites, même s’ils habitent légalement aux États-Unis. Les réfugiés syriens sont également interdits d’entrée dans le pays. Conséquence de cet ordre exécutif, dès samedi, au lendemain de sa signature, les situations iniques se multipliaient déjà dans tous les aéroports de la première puissance mondiale, de nombreux passagers étant efoulés hors du territoire américains, tandis que d’autres, à l’étranger, se voyaient interdire l’accès aux vols en partance pour les États-Unis.
Parmi les premières victimes du décret édicté vendredi pourrait bientôt figurer le réalisateur iranien Asghar Farhadi, dont le film, Le Client, est nommé aux Oscars 2017 dans la catégorie du meilleur film étranger. Comme le rapporte The Independant, le cinéaste risque en effet de se voir refuser l’accès à bord des avions en partance pour les États-Unis. Une rumeur confirmée par l’AFP, qui nous apprenait hier que plusieurs agences de voyages basées à Téhéran avaient déjà reçu des consignes des compagnies Emirates, Turkish Airlines et Etihad Airways, afin de ne plus vendre de billets aux ressortissants du pays.
Selon l’agence persane Isna, le cinéaste n’aurait pour le moment reçu «aucune restriction légale pour se rendre aux Etats-Unis». Interrogée, l’équipe d’Ashgar Farhadi affirme que «le réalisateur prendra sa décision d’ici quelques jours», laissant penser qu’il dispose encore de la liberté de voyager aux États-Unis. Si le réalisateur semble pour le moment peu alarmiste, le gouvernement iranien montre de son côté des signes d’impatience face à la situation imposée par Donald Trump à ses ressortissants . Ce dimanche,le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a réagi dans un tweet, déclarant que le décret du président américain «serait perçu dans l’histoire comme un grand cadeau aux extérmistes et à leurs protecteurs». De son côté, le président du Parlement, Ali Larijani, a déclaré dimanche devant les députés que la décision de M. Trump illustrait «l’idiotie de la vision et du comportement» du gouvernement américain.
«Cela montre qu’ils ont peur de leur propre ombre mais aussi leur caractère raciste et violent qui se cache derrière l’apparence trompeuse de défenseurs de la démocratie et des droits de l’Homme», a-t-il dit.
Par ailleurs, le ministère des Affaires étrangères a demandé «aux Iraniens de s’assurer qu’ils n’auront pas de problème pour entrer aux états-Unis ou dans les pays de transit pour s’y rendre» avant de prendre un vol, a rapporté l’agence officielle Irna. Environ un million d’Iraniens vivent aux états-Unis et des dizaines de milliers d’Iraniens s’y rendent chaque année, notamment pour voir leurs familles.

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