Accueil Edito De la prospérité à l’austérité, le chemin sinueux…

De la prospérité à l’austérité, le chemin sinueux…

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Par Mâalem Abdelyakine

Que peut-on retenir de cette chute drastique des prix du pétrole pour notre pays? C’est que l’Algérie n’a retenu aucune leçon des ses mésaventures antérieures, lorsque le prix était à son bas niveau, et la suite pour le pays fut connue, et a été vécue dans la douleur. Seulement, depuis des décennies, tout le monde parle de la diversification de notre économie et la préparation à l’après-pétrole, mais comble de l’ironie, rien n’a été fait depuis. Mais le plus grave, notre dépendance vis-à-vis de l’étranger ira crescendo d’année en année, et le tout importation est devenue le leitmotiv de nos dirigeants, au point d’importer de la main-d’œuvre chinoise et à d’autres pays, pendant que nos exportations, hors hydrocarbures, affichent, misérablement, à peine deux milliards de dollars par an. Si le pétrole nous a rendus fainéants d’esprit, et la manne pétrolière à créer un reflexe systématique d’importer tout, même «l’oignon» d’Espagne et «l’ail» de Chine, cela démontre une chose, la frénésie des dépenses a atteint des cimes inimaginables. Nous vendons du pétrole et nous achetons ce que nous consommons, cela nous rappelle, étrangement, l’embargo sur l’Irak de Saddam Hussein, imposé par les pays occidentaux et les États-Unis: pétrole contre nourriture. Si, aujourd’hui, l’Arabie saoudite et les pays du Golfe, pour plaire à leurs alliés, européens et américains, ont refusé de réduire le quota de production de leur organisation «Opep», afin de booster le prix du baril qui a perdu 50% de sa valeur, et peu importe les dommages collatéraux que cela va engendrer sur les pays, tel que l’Algérie, dont le socle de son «économie» est appuyé, essentiellement, sur les hydrocarbures. La grande tare du pays, c’est qu’il n’y a pas d’économie proprement dite. Cela, les experts l’ont dit et redit à chaque opportunité, mais plongée dans l’ivresse des pétrodollars qui pleuvent suite à une conjoncture favorable aux prix de l’or noir, l’Algérie s’est retrouvée en train de dépenser sans compter, même le FMI a été arrosé de quelques milliards de dollars, à titre d’emprunt, est-il encore susurré. Certains pays d’Afriques ont vu leurs dettes effacées, vis-à-vis de notre pays. L’Algérie se croit être un pays trop riche, les appétits augmentent et les contrats de partenariats affluent de toutes parts. Le train de vie de l’État est subliminal. Et dire que, pendant toutes ces années fastes, nous n’avons pu construire une économie forte, des entreprises performantes; des Algériens qui ont le goût du travail et de l’effort et veulent, réellement, développer leur pays dans l’ouvrage et le génie de l’innovation. Mais tout cela n’a pas eu lieu, c’est le circuit alimentaire qui a prévalu. Aujourd’hui, on s’inquiète de la chute du prix du pétrole, mais on ne s’inquiète pas de l’avenir des générations futures, sans pétrole. C’est triste et affligeant que nous importons encore du blé français, et avarié en plus. C’est aussi pitoyable que l’Algérie soit encore à «quémander «sa nourriture, même si elle la paye en monnaie sonnante et trébuchante. Alors, espérons pour que les prix du pétrole reprennent leurs cours à la hausse, bien sûr, car nous restons encore trop vulnérables pour un nouveau choc pétrolier à long terme, cela est certifié par les économistes et autres experts, en la matière. D’ailleurs, les hautes autorités du pays ont pris acte de la crise qui s’annonce, et le président de la République a réuni un Conseil ministériel restreint, où des instructions ont été données. Alors, allons-nous vers une politique d’austérité et ses enchaînements, face à une population qui est devenue trop exigeante et impatiente? L’avenir proche nous le dira…

M. A.

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