Accueil MONDE Conflit : Moscou affirme contrer une « offensive » ukrainienne d’envergure

Conflit : Moscou affirme contrer une « offensive » ukrainienne d’envergure

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La Russie a assuré lundi avoir repoussé une offensive ukrainienne d’envergure dans l’est de l’Ukraine, Kiev gardant pour sa part le silence et entretenant le mystère autour de la grande attaque préparée depuis des mois pour reconquérir les territoires occupés.

Dans un premier communiqué, le ministère russe de la Défense a affirmé avoir contré depuis la matinée du 4 juin des attaques sur cinq secteurs du front « dans la direction sud de la région de Donetsk ». Dans un second communiqué, on peut lire que les forces ukrainiennes ont subi des pertes importantes aux abords de la localité de Neskoutchné, dans la région de Donetsk, et de celle de Novodarivka, juste à la frontière entre cette même région et celle plus méridionale de Zaporijjia. Fichier vidéo « L’ennemi n’a pas atteint ses objectifs », s’est félicité le ministère, évoquant de lourdes pertes parmi les unités engagées dans cette « offensive » et diffusant des images de blindés en train d’être détruits. Selon le ministère de la Défense, le chef d’état-major de l’armée russe et commandant des opérations en Ukraine, le général Valéri Guérassimov, « se trouvait pendant cette période à l’un des postes de commandement avancés dans cette direction ». En outre, les troupes ukrainiennes sont à l’offensive plus au nord près de Bakhmout, une ville dont les Russes ont revendiqué la prise en mai après des mois de combats meurtriers.
Selon le chef du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine « une partie de la localité de Berkhivka est déjà perdue », une « honte », selon lui. Il s’en est pris une fois encore au général Guérassimov et au ministre de la Défense, Sergueï Choïgou. Les autorités ukrainiennes n’ont pas fait mention de ces événements. Elles avaient prévenu qu’elles ne révèleraient rien des plans ni du calendrier de l’offensive annoncée depuis des mois pour reconquérir les territoires occupés du sud et de l’est.

Silence de Kiev
Une vidéo a ainsi été diffusée sur les réseaux sociaux montrant des soldats un doigt sur la bouche, des images accompagnées du slogan : « Les plans aiment le silence ». Toujours est-il qu’experts et militaires russes s’attendent à ce que les Ukrainiens multiplient des attaques sur les lignes ennemies pour y découvrir des faiblesses, avant de lancer le gros des troupes. Ce fut le scénario du mois de septembre 2022 lorsque l’armée ukrainienne avait préparé en secret un assaut qui avait fini par aboutir à la reconquête de la quasi-totalité de la région de Kharkiv, dans le nord-est.
Alexandre Kots, un correspondant de guerre fidèle au Kremlin, qui a confirmé des combats dans le sud de la région de Donetsk et près de Bakhmout, a quant à lui estimé que l’assaut d’envergure n’avait toujours pas commencé. « (Les Ukrainiens) n’ont pas encore envoyé leurs principales forces dans la bataille. Et, quand ça arrivera, ça pourrait avoir lieu dans un tout autre secteur » du front, a-t-il noté. Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, s’exprimant à New Delhi, a pour sa part estimé qu’il revenait aux Ukrainiens de « communiquer sur leur opération ».
En outre, depuis deux semaines les incursions et les bombardements se multiplient dans la région russe de Belgorod, frontalière de l’Ukraine, où des combattants se revendiquant comme étant des Russes alliés aux Ukrainiens attaquent les soldats russes. Dans la dernière opération en date dimanche, l’un de ces groupes baptisé la « Légion liberté pour la Russie » a fait des prisonniers qui doivent être remis à Kiev. Une douzaine de détenus, dont deux blessés, sont visibles dans une vidéo. C’est la première fois que des Russes sont capturés sur le territoire russe. Le gouverneur de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, a même, chose exceptionnelle, évoqué de possibles négociations mais les combattants pro-ukrainiens ont assuré dans leur vidéo que ce responsable russe n’était pas allé au point de rendez-vous. Le ministère russe de la Défense n’a fait aucun commentaire, affirmant seulement avoir repoussé une nouvelle incursion dimanche. Les combats se sont concentrés ces derniers jours autour de Novaïa Tavoljanka et Chebekino, près de la frontière, forçant des milliers de civils à fuir vers Belgorod, la capitale régionale. « On est dans un état terrible. Mais on tient, on essaye d’être forts, parce qu’on a des enfants (…). Mais qu’est-ce qui va se passer ensuite ? Bien sûr, on n’en sait rien », dit à l’AFP Irina Bourlakova, une femme déplacée allée chercher de l’aide humanitaire dans un centre d’accueil.
Cette femme de 30 ans a fuit Chebekino avec son mari et son fils. Ils vivaient dans le centre de cette ville touché ces derniers jours par des tirs d’artillerie d’une intensité inédite. Dans la nuit de dimanche à lundi, la région de Belgorod a de nouveau été la cible de frappes et d’une attaque de drones, selon M. Gladkov. L’Ukraine assure ne pas piloter ces attaques.

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