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Box-office US : nouveau record historique pour « Star Wars »

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Star Wars : Le Réveil de la Force rejoint le clan des milliardaires. Pendant ce temps, Les 8 Salopards et The Revenant commencent leur chevauchée vers le succès… On sait. Vous en avez marre de Star Wars. Un peu, beaucoup, passionnément marre. Mais voilà, vous avez remarqué qu’on ne peut pas y échapper si on s’intéresse à l’actualité cinéma -que ce soit pour être contre ou avec Star Wars, ou même en adoptant une attitude neutre, on ne peut que se définir par rapport au phénomène. Qui ne fait que commencer, en fait, car Le Réveil de la Force, en rapportant 153,5 millions aux Etats-Unis pour son deuxième week-end (c’est le meilleur deuxième week-end de tous les temps bien sûr), atteint 544,6 millions de dollars de recettes sur le sol yankee (déjà deuxième plus gros hit de 2015). Plus 546 millions de dollars dans le monde. Le calcul est simple : l’Episode 7 vient d’atteindre la barre du milliard de dollars de recettes mondiales. En douze jours d’exploitation, c’est un record mondial, devant Jurassic World qui avait mis treize jours à atteindre ce score. Le Réveil de la Force rejoint le club des vingt-quatre films milliardaires-sans-tenir-compte-de-l’inflation, un club dont les membres vont de The Dark Knight à Avatar. Ce dernier est pour l’instant le roi du box-office, sans conteste, avec 2,7 milliards de dollars de recettes. La question qu’on se pose, maintenant : Star Wars 7 pourrait-il atteindre le milliard de dollars rien que sur le sol américain ? Aucun film n’a pu se hisser au-dessus des 760,5 millions de dollars raflés par Avatar aux Etats-unis. Aucun n’avait la Force en lui -la Force du marketing tout-puissant, de la puissance transgénérationnelle de la marque Star Wars, et de la volonté de répétition des fans qui vont voir plusieurs fois de suite Le Réveil de la Force. Même les haters y vont pour pouvour en dire du mal. Tout est Star Wars et Star Wars est tout.

Tout ? Non. C’était une figure de style pour bien finir notre paragraphe et commencer le suivant. En effet, l’hégémonie de Star Wars dans les salles n’a pas empêché deux nouveautés de bien démarrer ce week-end. Commençons par Daddy’s Home. Une comédie avec les populaires Will Ferrell et Mark Wahlberg qui se foutent sur la gueule (l’un est le beau-père chiant et beige, l’autre le vrai papa rocker et cuir, devinez la suite, high concept) qui rapporte pour son premier week-end la somme très correcte de 38,8 millions. Pas suffisant pour rembourser son budget estimé à 50 millions de dollars, mais le film devrait assez bien tenir sur la longueur pour accomplir cette tâche.
Mais le principal exploit des deux daddys est d’avoir mis une raclée à Joy. Rien de moins que le nouveau David O. Russell avec Jennifer Lawrence. Soit le combo gagnant qui avait transformé Happiness Therapy et American Bluff en bon or (à dollars et à Oscars). Joy, récit comico-dramatique de l’inventeur Joy Mangano, rapporte 17,5 millions. C’est un peu moins bien qu’American Bluff qui démarrait à 19,1 millions en décembre 2013. Les critiques américains sont aussi beaucoup plus partagés sur le film mais la popularité des films du duo J-Law/David O. est telle (American Bluff avait terminé à 150 millions sur le sol américain) que le film n’a certainement pas dit son dernier mot. Joy to the world, the Lord has come, comme on le chante dans les chorales de Noël aux Etats-unis -du moins c’est ce que les films nous montrent.
Comment vont les deux nouveautés de la semaine dernière, qui avaient osé sortir le même jour que Star Wars 7 ? Sisters se porte remarquablement bien, merci. La comédie trash avec Tina Fey et Amy Poehler rapporte 13,8 millions de dollars… Comme la semaine dernière, en fait ! Si les chiffres sont justes, c’est tout à fait remarquable et le film maintient très bien sa contre-proposition de Star Wars (un huis-clos comique interdit aux enfants avec deux power players de la télé comique US). Sisters a donc rapporté 37,1 millions, de quoi rembourser son budget de 30 millions. Bonne nouvelle.
Sorti comme Sisters et Star Wars le 18 décembre, Alvin et les Chipmunks : A fond la caisse se maintient aussi extrêmement bien avec une baisse de seulement 11% de ses recettes (les intégristes qui refusent Star Wars doivent y traîner leurs mômes). 12,7 millions de dollars de mieux ce week-end. Sauf que le film a toujours coûté 90 millions et avec seulement 39,3 millions de dollars dans ses caisses, ce n’est pas comme ça qu’on va justifier la tagline française -bien trouvée- du film : Fast and Fourrure.
Signalons deux accidentés au démarrage ce week-end, complètement écrasés par Star Wars. Le drame sportif Seul contre tous avec Will Smith qui ne rapporte que 11 millions de dollars. C’est bien moins que le démarrage de Diversion (18,6 millions) avec Will et Margot Robbie en février dernier. Le titre français Seul contre tous traduisait le Concussion en VO qui désigne le traumatisme crânien dont souffrent les joueurs de foot américain vétéran (c’est le sujet du film : le scandale des casques inefficaces de la NFL, rien à avoir avec Gaspar Noé, bande de petits malins). Seul contre tous ou Concussion : que ce soit le résultat de la forte concurrence ou du choc crânien, le résultat est le même, le film s’annonce comme un échec.
Point Break est aussi une victime du Réveil de la Force. Seulement 10,2 millions de dollars au démarrage pour le remake du classique du film d’action signé Kathyn Bigelow avec Keanu Reeves et Patrick Swayze. Ici, Luke Bracey et Edgar Ramirez jouent qui un flic qui un braqueur de banques, tous deux adeptes de sports extrêmes. Warner a tenté de vendre le film façon Fast & Furious (grosses cascades around the world) mais les Américains sont allés (re)voir Star Wars 7. Le film ne risque pas de rembourser son budget de 105 millions. Mais dans le reste du monde, Point Break version 2015 a déjà rapporté 43,1 millions grâce aux marchés chinois et russes, friands de ce genre de divertissements. La sortie sud-américaine de Point Break en janvier prochain pourrait sauver les meubles de justesse.
Enfin, signalons les démarrages en « sorties limitées » de deux très grosses bêtes à Oscars. Deux westerns, chacun dans leur style. Les 8 Salopards, le nouveau film de Quentin Tarantino, distribué par The Weinstein Company en limited release afin de le qualifier pour les trophées de début 2016. Et The Revenant (Fox) d’Iñarritu avec DiCaprio, même stratégie. Le Tarantino rapporte 4,5 millions dans 100 salles (45 366 dollars par salles), ce qui est très bien vu qu’il ne s’agit que de copies spéciales en 70mm. Et qu’il s’agit tout simplement du meilleur démarrage au ratio salle/recettes pour un film de Quentin. Et le DiCaprio, lui, fait beaucoup mieux avec 471 000 dollars dans seulement 4 salles. C’est encore mieux que Birdman, le précédent film d’Iñarritu, qui rapportait 424 397 dollars dans 4 salles en octobre 2014 et avait terminé une grosse carrière au box-office par un home run aux Oscars 2015. Les carrières des 8 Salopards et de The Revenant ne font que commencer, à l’ombre du colossal Star Wars, où nous nous agitons tous.

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