Le président de Tunisie, Béji Caid Essebsi, accompagné d’une délégation élargie, effectuera, à partir d’aujourd’hui et demain, une visite d’État de deux jours en Algérie, à l’invitation du président Abdelaziz Bouteflika. Un communiqué de la présidence de la République indique que cette visite va offrir l’occasion aux deux chefs d’État l’opportunité de se pencher sur les voies et moyens visant à consolider les liens historiques de fraternité et de solidarité entre les deux peuples algérien et tunisien, et de dynamiser la coopération entre les deux pays. La rencontre «permettra aussi aux présidents Bouteflika et Caïd-Essebsi de poursuivre la concertation et la coordination entre l’Algérie et la Tunisie sur des questions d’intérêt commun, notamment au niveau des régions maghrébine et sahélienne, ainsi que de la nation arabe», ajoute le communiqué de la Présidence. Béji Caïd-Essebsi répond ainsi favorablement à l’invitation officielle qui lui avait été faite par Abdelaziz Bouteflika, le 21 janvier 2015. Cette invitation avait été transmise par l’ambassadeur d’Algérie en Tunisie, Abdelkader Hadjar. Selon la presse tunisienne, la visite du président de la République tunisienne s’inscrit dans le cadre du renforcement des liens bilatéraux entre les deux pays frères et amis. Le président devait réserver à l’Algérie son premier déplacement officiel. Toutefois, la mort du roi de l’Arabie saoudite avait bousculé son agenda, a-t-on expliqué de même source. «J’ai déjà déclaré pendant la campagne électorale que ma première visite officielle sera en Algérie. Je le confirme en tant que Président», avait dit Caïd-Essebsi lors de son investiture. Selon des rapports de presse, le président Abdelaziz Bouteflika et Béji-Caïd Essebsi discuteront du dossier de la coopération sécuritaire entre les deux pays principalement dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et le suivi du dossier des groupes armés, actifs au niveau des frontières des deux pays. Les deux présidents discuteront également la crise en Libye, et examineront les possibilités d’éviter le risque d’une guerre civile et de faire de ce pays une terre pour les terroristes. Traditionnellement, qualifiées de privilégiées, les relations algéro-tunisiennes sont promises à une nouvelle dynamique à l’aune de la nouvelle ère de la Tunisie post-révolution. Fraîchement désigné à la tête de l’exécutif de son pays, le chef du gouvernement tunisien, Mehdi Jomaa est déjà venu en visite au mois de juillet dernier en Algérie dans cette optique et à un moment où la Tunisie vivait une étape charnière de sa vie politique avec l’adoption de la nouvelle Constitution du pays.
Tout au long des péripéties qu’a connues la Tunisie, depuis la Révolution du 14 janvier 2011, l’Algérie n’a eu de cesse d’appuyer les efforts de son voisin de l’Est, en perspective d’une transition «démocratique» réussie. Au diapason du volet diplomatique et politique, les relations économiques liant les deux pays sont également promises à une densité qui profiterait aux deux économies et pour le bien-être des deux peuples. Le 8 février prochain, devra se tenir à Tunis la 19e session de la Grande commission mixte algéro-tunisienne, coïncidant avec la célébration du 56e anniversaire des événements de Sakiet Sidi-Youssef.
Depuis le mois de mars 2014, l’Algérie et la Tunisie ont conclu un accord commercial préférentiel. À l’ordre du jour de la prochaine session de la Grande commission mixte algéro-tunisienne, figure le projet relatif au développement des zones frontalières ainsi que les résultats de la commission mixte, chargée des affaires consulaires, sociales et immobilières. L’Algérie est le premier partenaire commercial de la Tunisie au niveau du monde arabe et en Afrique. Les échanges entre les deux pays ont connu d’ailleurs une hausse de 19% en deux ans.
Mohamed Djamel
