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Béchar : les habitants de Cherayaâ veulent la restitution de leurs «séguia»

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Les habitants de Cherayaâ à Tabelbala ont profité du moment que nous nous trouvions dans leur ville, jeudi dernier, pour nous exposer un problème qui leur tient à cœur. Cherayaâ, est le premier quartier de la ville de Tabelbala que vous verrez à gauche de la route. Les nouvelles habitations sont construites entre la route et l’ancien Cherayaâ, un Ksar qui a été bombardé en 1908 par le Capitaine Martin qui s’est heurté à l’hostilité particulièrement des Ait Sful à l’égard de l’envahisseur étranger. L’opération punitive ne s’est pas arrêtée là, dira Bélaïdi Brahim Ben Mohamed,le président de l’association Séguia Djédida. L’ennemi a confisqué nos terres agricoles et les séguias Farya et Djédida pour nourrir les légionnaires installés au fort. En 1932, les forces françaises qui ne se trouvaient plus dans le besoin en ravitaillement, concédèrent ces terres et ces deux séguias au Caïd de Tabelbala. Ce dernier les exploita à son profit jusqu’à l’indépendance où à la demande de personnes raisonnables, le Caïd restitua aux familles dépossédées leurs terres et leurs séguias. En 1968, le petit-fils du Caïd, poursuivra Bélaïdi Brahim, est revenu à la charge pour nous déposséder une deuxième fois de nos terres et séguias en vertu d’un acte administratif ne comportant ni numéro d’archive, ni mentions de limitation de terrain. En ce qui concerne la séguia Fraya, poursuivra-t-il, elle est l’aboutissement en aval d’une fouggara constituée de 360 puits reliés qui ont été creusés par 12 pères de familles au départ. Maintenant le nombre des héritiers de ces 12 hommes dépasse les 250 personnes. Nos enfants se sont constitués en association et veulent réhabiliter les fouggara, récupérer notre mode de vie ancestral et vivre du labeur de la terre de leurs aïeux en cette contrée où il n’existe point d’autres débouchés que l’agriculture. Nous avons porté l’affaire en justice pour rentrer en possession de nos biens, mais la justice n’a tranché ni en notre faveur ni en faveur du petit fils du Caïd. Nous demandons à ce que le wali confie l’affaire à un expert qui revisite les archives coloniales et détermine à qui appartenaient ces terres et séguias avant notre expropriation par les français par décision punitive, de même qu’il détermine si l’acte administratif présenté par le petit fils du Caïd est authentique ou faux. Nous sommes plus de 500 héritiers pour les séguias Fraya et Djédida. Le petit fils du Caïd a deux frères seulement et nous voulons régler ce problème épineux pacifiquement sans recourir à la violence. C’est pour cela que nous le soumettons au wali pour le résoudre.
Messaoud Ahmed

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