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AVEC LA NON-TENUE DU SCRUTIN DU 4 JUILLET : L’incontournable dialogue entre les principaux acteurs s’impose

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N’est-il pas venu le temps d’amorcer un processus de dialogue entre les deux principaux acteurs, rythmant la cadence de la scène politique : le mouvement populaire pacifique et l’Institution militaire, en l’occurrence, les seules en mesure de dégager une feuille de route de sortie de crise, à laquelle est confronté le pays, notamment par la non-tenue avérée de l’élection présidentielle du 4 juillet prochain ? Alors que la classe politique, dont principalement des acteurs du camp de l’opposition peinent à être une force de proposition, car n’étant pas en mesure, pour des raisons objectifs et subjectifs, de peser pour déclencher un processus de dialogue, celle-ci s’est confiné dans un rôle de reprise des revendications du mouvement populaire, pour ensuite se contenter de proposer des feuilles de routes de solution, portant sur des généralités. D’un autre côté, en l’absence de représentants légitimes du mouvement citoyen, à ce jour, ce dernier, par sa mobilisation soutenue et sa détermination affichée, notamment lors de son 14e vendredi, de ses marches populaires pacifiques à travers le pays, continue de concrétiser ses choix et décisions politiques, dont la plus récente est l’impossibilité de tenir l’élection présidentielle, du 4 juillet, en l’absence des conditions politiques, avec le maintien des 3B, Bensalah, Bedoui et Bouchareb et la non installation de l’instance indépendante d’organisation des élections. Si par ailleurs le mouvement populaire pacifique, salue à sa manière les procédures judiciaires, en cours, visant ceux qui ont érigé la corruption et la dilapidation des deniers publics en mode de gouvernance, à travers ses slogans, toujours scandés lors de ses mobilisations des vendredis, dont le 14e, (vendredi dernier), tel celui «Ya serrakine klitou lebled, (oh voleurs, vous avez dilapidé le pays)», le mouvement populaire ne manque, par la même occasion, pas de souligner l’importance de ces procès, notamment en matière de voir l’argent colossal volé des caisses de l’État, puisse retrouver le chemin inverse. Ceci étant, les deux principaux acteurs, le mouvement populaire et l’Institution militaire, échangent et dialoguent, sur la teneur des solutions devant être promues comme solution à la crise, à distance et entre un intervalle de temps et en l’absence d’un dialogue directe, s’en suit absence de compromis et donc la continuité de la crise, qui ne peut être profitable au pays. Pour des acteurs politiques, avec la nouvelle donne de l’impossibilité de tenir l’élection du 4 juillet, «le pouvoir est dans l’obligation d’ouvrir le dialogue pour une gestion consensuelle de la période de transition» comme l’a souligné Soufiane Djilali, président de Jil Jadid, d’autant plus, selon lui, «qu’à partir du 9 juillet, on se retrouvera dans une phase non constitutionnelle, non prévue par la Constitution » a-t-il précisé. Lors de son discours prononcé, le 20 mai dernier, à partir de Ouargla, le chef d’état-major, Ahmed Gaïd Salah, avait affirmé qu’«il est certain que l’étape principale serait d’accélérer la création et l’installation de l’instance indépendante pour l’organisation et la supervision des élections » et d’indiquer que «Nous attendons, dans ce cadre, l’accélération de la prise des mesures adéquates pour la mise en œuvre de ce mécanisme constitutionnel» considéré comme l’outil juridique idoine, a-t-il poursuivi, «pour préserver la voix de l’électeur et donner une crédibilité aux élections» avait précisé Ahmed Gaïd Salah. Depuis et au lendemain de la 14e mobilisation populaire pacifique à travers le pays, vendredi dernier, l’impossibilité de tenir le scrutin présidentiel, le 4 juillet prochain, impose l’impératif dialogue, entre les deux principaux acteurs, pour aller sur la voie de l’adoption d’une feuille de route pour une sortie de crise, dialogue qui devra, par la même occasion, trancher la question, d’une solution via une élection présidentielle ou une constituante. Alors que le processus qui consistait à aller vers une élection le 4 juillet avait, dès le début, montré toutes ses carences outre le refus du mouvement populaire de s’y inscrire, donc absence d’électeurs, vue que la population avait affiché sa ferme opposition à ce calendrier électoral, s’en est ajouter, faut-il le souligner, l’absence des conditions politiques et juridiques d’une élection transparente. Au moment où l’Institution militaire continue d’affirmer le souci d’assurer et d’accompagner le mouvement populaire dans ses revendications légitimes portant sur le changement du système politique en place et l’édification d’un État de droit, ces derniers, les deux principaux acteurs en l’occurrence, devront aller sur la voie de l’ouverture d’un dialogue pour, enfin, mettre les Institutions du pays sur les rails de la légitimité populaire et constitutionnelle, la seule qui garantira la pérennité et la force de ses Institutions élues et donc de l’État.
Karima B.

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