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AVANT LA TENUE, EN JANVIER, DE LA CONFéRENCE DE BERLIN SUR LA LIBYE : Le président turc avance une éventuelle intervention militaire

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Après avoir eu deux entretiens avec le président turc, Recep Tayyip Erdogan, en moins d’un mois, au terme desquels, ce dernier avait déclaré « nous protégerons les droits de la Libye et de la Turquie dans la Méditerranée orientale », à la télévision turque et d’ajouter que son pays est « prêt à apporter tout le soutien nécessaire à la Libye », le dirigeant du Gouvernement libyen d’Union nationale, (GNA) Fayez al-Sarraj a rencontré , mardi dernier, le ministre italien des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, en courte visite à Tripoli. Alors que la communauté internationale œuvre à tenir la conférence internationale sur la Libye, à Berlin, janvier prochain, en vue de mettre fin aux divisions entre acteurs étrangers, sur le dossier libyen, à l’origine, des blocages du dialogue politique inter-libyen, seule voie à même de sortir le peuple libyen de la spirale des conflits et de l’usage des armes, l’intensité des combats sur la scène libyenne, à Tripoli, précisément a vite fait de pousser certains dirigeants, dont le Président à entrevoir une intervention militaire, en Libye.
Selon un communiqué du GNA, le chef de la diplomatie italienne a renouvelé, au cours de sa rencontre avec Al-Sarraj, le «soutien de l’Italie » au Gouvernement libyen, reconnu par l’ONU, ainsi qu’aux efforts de l’émissaire de l’ONU en Libye, Ghassan Salamé, pour une reprise du processus politique en Libye, qui est davantage mis à mal par les batailles qui rongent le pays, notamment depuis avril dernier, et plus récemment par les déclarations du président turc, indiquant que son pays est prêt à intervenir militairement en Libye.
Notons que la presse italienne a indiqué, que le ministre M. Di Maio devait se rendre à Benghazi pour rencontrer le rival du président du GNA, le général à la retraite, Khalifa Haftar. S’appuyant sur l’accord bilatéral militaire entre Ankara et Tripoli, qui prévoit « une force de réaction rapide » à la demande du gouvernement libyen, le président Turc continue sur la voie du va-t-en guerre, qu’il a empruntée, dès 2011, dans son traitement de la crise libyenne, avec l’intervention de l’Otan, dont la Turquie est un de ses membres, et moins d’une année après, sur le dossier syrien, avec le passage de milliers de terroristes et de mercenaires en territoire syrien, via les frontières turques, et encore plus récemment avec son intervention militaire, au Nord de la République syrienne.
La déclaration du Président turc semble davantage s’adresser aux acteurs européens, en général, qu’à la scène libyenne, laissant entendre que la Turquie a son rôle à jouer, dans l’est de la Méditerranée, et donc à garantir sa part dans les ressources naturelles, dont le gaz.
Il est à rappeler, que c’est suite à la conférence d’Istanbul qu’il y a eu la création du Conseil national syrien, sur le modèle du Conseil national de transition libyen, que les Occidentaux avaient présenté comme une alternative crédible à la Jamahiriya arabe libyenne, et que depuis 2011, le peuple libyen est plongé dans la spirale du chaos, les violences, le terrorisme, le trafic d’armes et de drogue ; situation qui a et continue d’être en faveur de l’afflux des terroristes, en Libye, dont ceux en défaite en Syrie et en Irak. Des experts craignent de voir, le bourbier libyen se transformer en théâtre de guerre entre des acteurs étrangers, sur fond de leurs intérêts respectifs, notamment en matière de contrôle des sources énergétiques et des voies d’approvisionnement en énergie.
La déclaration du président turc intervient, faut-il le noter, alors que la guerre en Libye entre dans une phase cruciale marquée par la « bataille finale » de Tripoli, annoncée par Khalifa Haftar. Et au moment où les évènements s’accélèrent et s’intensifient,  à l’intérieur comme à l’extérieur de la Libye, le responsbale onusien continue de rencontrer des responsables libyens et étrangers, en prévision de la Conférence de Berlin sur la Libye.
En déplacement au Caire, Égypte, lundi dernier, Ghassan Salamé a rencontré le président du Parlement de Tobrouk, Aguila Salah. Suite à cette rencontre, le responsable onusien a déclaré, que «la proposition du gouvernement national, lancée par Aguila, signifie que les Libyens sont sur la voie de l’entente». Par ailleurs, l’ex-président du Conseil local de Benghazi, dans ses déclarations, considère que «s’il est vrai que la conférence de Berlin pourrait déboucher, elle-aussi, sur une recommandation de gouvernement national » la tension actuelle, a-t-il poursuivi «entre les intervenants extérieurs en Libye, compromettrait lourdement le processus germano-onusien».
Karima Bennour

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