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Atteinte au foncier : Le calvaire des habitants des douars de Talassa (Chlef)

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Située à une soixantaine de kilomètres au nord-est du chef-lieu de la wilaya de Chlef, la commune de Talassa qui dépend administrativement de la daïra d’Abou El-Hassan compte de nombreux douars qui sont éparpillés à travers l’ensemble de son territoire. Ces derniers, selon des témoignages recueillis auprès de plusieurs de leurs habitants, manquent cruellement de commodités indispensables à une vie décente.
Toutes les doléances avancées maintes fois à ce propos sont restées, à ce jour, lettre morte. Les habitants des douars concernés ont manifesté leur désarroi aux autorités de la wilaya depuis de très longues années, mais leurs conditions de vie n’ont pas changé. Ils nous ont fait savoir qu’ils n’ont jamais été entendus par les responsables locaux, encore moins par leurs élus. C’est le cas, entre autres, des citoyens de la cité Mohamed Ayachi située dans la petite localité de Ghbel, à quelques kilomètres seulement du chef-lieu de la commune. Ces derniers, malgré leurs multiples et incessants appels qu’ils ne cessent de réitérer à l’attention des autorités locales compétentes et à leur tête le wali, n’ont toujours pas eu gain de cause.
«Le combat que nous avions entamé sur tous les fronts il y a plusieurs années est loin d’être terminé. Nous sommes continuellement confrontés à des situations des plus dramatiques à tous les niveaux. Notre vie quotidienne n’est qu’un cauchemar qui n’arrête toujours pas de causer à chacun de nous ennui, regret et désolation», se plaignent-ils. Des dizaines d’habitations précaires et de fortune construites illicitement envahissent, au fil des jours, l’ensemble du territoire de cette localité sans qu’aucun responsable local n’ait osé lever le petit doigt.
Ce qui est encore plus grave, nous dit-on, c’est que ces mêmes constructions anarchiques sont réalisées sur des terres agricoles, et aussi sur des terrains qui appartiennent à la commune.
Même les routes et les ruelles qui mènent vers les douars El-Khoualed, El-Kherameche et ElKouabeche ont été partiellement squattées et à plusieurs niveaux, par les habitants des bidonvilles dont le nombre augmente davantage et de façon inquiétante, dénoncent avec regret et désolation de nombreux citoyens à Ghbel.

Des décharges sauvages partout
Écœurés, nos interlocuteurs parlent avec amertume et indignation de l’état dans lequel se trouve actuellement leur douar suite à la multiplication étonnante des habitations anarchiques, qui participent à la défiguration totale du paysage. Cette atteinte au cadre urbanistique ne laisse aucun villageois indifférent. Selon eux, les amas d’ordures qui sont jetés çà et là presque partout sont à l’origine d’une dangereuse pollution qui règne sur l’ensemble de la région. «La vie est devenue plus qu’insupportable ici. Et cela à cause des odeurs fétides qu’exhalent sans cesse les décharges sauvages qui envahissent progressivement plusieurs endroits de notre village. Tout le monde ou presque est atteint d’une maladie au moins, en raison de ce que nous endurons et de ce que nous respirons de jour comme de nuit dans ce douar. Ce sont surtout les personnes âgées et les enfants en bas âge qui sont la cible de diverses maladies qui durent, dans la plupart des cas, trop longtemps. Toutes nos maisons sont régulièrement exposées à ce grand danger écologique qui nous guette à n’importe quel moment. Ajouté à cela, certaines de ces habitations anarchiques sont utilisées par des énergumènes qui viennent d’ailleurs et qui les exploitent à des fins qui nuisent à la réputation de l’ensemble des habitants du village, habitués jusque-là au calme, au sérieux et à la discipline. On y consomme de la drogue et des boissons alcoolisées entre autres», se plaignent encore nombre de citoyens rencontrés dans cette localité.

Des sanctions contre les responsables défaillants
à Ghbel, il nous a été également fait savoir que les agressions contre le foncier public connaissent, depuis plusieurs années, une recrudescence qui prend au fil du temps une ampleur inquiétante. Cela doit inciter, selon eux, les autorités compétentes à réagir et dans l’immédiat afin de mettre fin à ce massacre. «Des terrains qui relèvent du patrimoine de l’Etat sont accaparés par des individus qui procèdent illégalement à leur vente à d’autres particuliers. Ces derniers les revendent également, à leur tour, et à des prix symboliques. C’est un commerce qui se fait au vu et au su de tout le monde et que personne ne contrôle malheureusement !», témoignent de nombreux villageois qui lancent, pour la énième fois, un SOS en direction des autorités compétentes pour que des mesures soient prises afin de faire face aux dépassements. Ils souhaitent que des sanctions exemplaires soient infligées aux responsables à l’origine des défaillances enregistrées. Les habitants de la localité de Ghbel interpellent, enfin, les pouvoirs publics locaux sur la nécessité absolue de procéder à l’inscription de nouveaux projets, notamment dans les domaines de la santé, du logement, de l’éducation et de plusieurs infrastructures d’utilité publique. Des équipements qui leur permettront, sans aucun doute, de sortir de la situation de paria dans laquelle ils vivent depuis de nombreuses années.
Bencherki Otsmane

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