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Après le discours de Mohamed VI à Dakar : La politique expansionniste marocaine s’affiche au grand jour

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La monarchie marocaine est pointée du doigt sur la nature coloniale de sa présence au Sahara occidental par différents organismes et institutions à travers le monde. Y compris l’Union européenne (UE), cet espace qu’elle pensait acquis à sa politique expansionniste, à la faveur du fort soutien de la France.

Ainsi, la réaction marocaine ne constitue pas une surprise de par sa nature hystérique.
En témoigne les propos, du secrétaire général, Hamid Chabat, patron d’El Istiklal, indiquant samedi dernier, que « les frontières de son pays (Maroc :ndlr) s’étalent de Ceuta au nord jusqu’au fleuve du Sénégal ». Hamid Chabat n’a fait que reprendre, la ligne et la doctrine fondatrice du parti qu’il dirige, lesquelles ont été tracées par Allal El Fassi, un des principaux idéologues du parti, dès les années 40, connu pour avoir été un fervent fidèle aux principes monarchiques, il a été l’initiateur de l’idée du Grand Maroc «de Ceuta jusqu’au fleuve du Sénégal». N’étant pas à sa première sortie médiatique à ce propos, Hamid Chabat a été encore une fois chargé par le Palais royal et son Makhzen de dire haut et publiquement, ce que Mohamed VI a dit, à demi-mots, dans son discours aux Marocains, prononcé en novembre dernier, à partir de Dakar, Sénégal. Déclarant que « je sais que tu ne seras point surpris par une telle décision» sur son choix de prononcer, à partir de la capitale sénégalaise, son discours, le roi Mohamed VI a invité, à demi-mots ses relais, outre à se rappeler la doctrine expansionniste sur laquelle s’est érigée la monarchie marocaine et son système politique mais aussi à l’exprimer publiquement, et à Chabat, l’héritier d’Allal-el Fassi, à la tête d’El-Istiklal, d’exécuter en premier l’ordre de son roi. Et c’est en réaction aux condamnations multiples de son système colonial au Sahara occidental, sur les plans politico-diplomatiques et même juridiques, que le Palais et son Makhzen pris au dépourvus s’enfoncent davantage dans les conséquences de leurs échecs, sommant Hamid Chabat de tenir sa déclaration précitée, persistant à ramer à contre sens de l’Histoire. Alors que le Conseil de sécurité venait d’adopter, sur la base du droit international, une résolution condamnant les colonies de l’entité sioniste en Palestine, une première, faut-il le souligner, le Royaume alaouite persiste dans sa fuite en avant, et s’inspirant, sans nul doute des responsables israéliens qui refusent de se plier à la résolution précitée du Conseil de sécurité, va jusqu’à provoquer des états souverains même ceux n’ayant pas de frontières avec le Maroc.

Vives réactions de la Mauritanie et de la République sahraouie
Déclarant, samedi dernier que «la Mauritanie est une terre marocaine et que les frontières de son pays (Maroc :NDLR) s’étalent de Ceuta au nord jusqu’au fleuve du Sénégal» le patron du parti marocain El-Istiklal a même jusqu’à déclaré «comment la Mauritanie avait obtenu son indépendance du royaume». Des déclarations dangereuses qui portent atteinte au peuple mauritanien et son état souverain, qui ont vite fait réagir l’opinion mauritanienne en général, dont le parti de l’Union pour la République (UPR), au pouvoir, en Mauritanie. Dénonçant sévèrement la déclaration du SG du parti marocain El Istiklal, l’UPR a qualifié les propos de Hamid Chabat «d’atteinte à la souveraineté et à l’indépendance de la Mauritanie», dans un communiqué rendu public dimanche dernier. Pour les responsables de l’UPR, ce n’est pas par de telles déclarations et propos provocateurs que Rabat réussira à détourner les regards, sur les plans, régional, continental et international, sur la nature coloniale de sa présence au Sahara occidental, dernière question de décolonisation en Afrique, inscrite aux Nations unies (ONU) et à l’Union africaine (UA). « L’atteinte à la souveraineté et à l’indépendance de la Mauritanie n’est pas la meilleure des façons de traiter les questions et les dossiers épineux» souligne l’UPR, et ne mènera pas, poursuit-il, « à la résolution du conflit au Sahara occidental», lequel doit être résolu, sur la base de l’esprit et des textes de la charte de l’ONU, pour une question de décolonisation, à savoir par la tenue d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. Avertissant plus loin les responsables marocains des conséquences gravissimes de leurs provocations tout azimuts, l’UPR avise que les «ressuscitation des procédés provocateurs et visées occultes ne servait pas les aspirations communes des peuples et pays de la région». Sur le recul du rôle et de la place politique du parti fondé par Allal El-Fassi, dans le Maroc profond, loin des joyaux du palais et des privilèges du Makhzen, pour les responsables de l’UPR, Il n’est pas étonnant que le peuple marocain «ait désavoué» le parti de Allal El Fassi «à chaque échéance en dépit de l’influence politique et du pouvoir de l’argent» a soutenu l’UPR. Réagissant aussi au propos du responsable d’El Istiklal, le gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a estimé que le parti marocain fondé par Allal El-Fassi cherche «uniquement à créer des tensions dans la région», selon un communiqué rendu public, dimanche passé. Rappelant au Royaume alaouite que « l’ère du colonialisme, l’expansion et de l’occupation est révolue» le gouvernement de la République sahraouie a fait savoir que Rabat affiche d’ors et déjà son opposition à l’esprit des principes et de la charte de l’UA, en particulier le respect des frontières héritées de l’ère coloniale et le respect de la souveraineté des états membres de l’Institution africaine (UA). Les déclarations du responsable marocain, s’inscrivent, indique le gouvernement sahraoui, dans le sillage des tentatives du Maroc de «nuire» à l’organisation continentale, comme ce fut le cas, lors du sommet arabo – africain de Malabo, dont les participants ont réussi à le tenir, déjouant ainsi les manœuvres du Palais royal et ses alliés les monarchies du Golfe.
Karima Bennour

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