La localité de Souk-el-Atef, relevant de la commune Tarek-Ibn-Ziad, à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest d’Aïn-Defla a été, vers la fin de la journée du vendredi 17 juillet, aux environs de 19 heures, le théâtre d’une sanglante attaque terroriste qui a ciblé les soldats exerçant dans un détachement militaire stationné près du barrage El-Ibtissam, à quelques encablures du chef-lieu de la même commune. L’attaque terroriste, qui a été d’une rare violence, s’est soldée par la mort de sept militaires, tombés au champ d’honneur, armes à la main, pendant que deux autres, dont le commandant dudit détachement, ont été grièvement blessés, avons-nous appris auprès des sources locales sûres. Les mêmes sources précisent que les soldats de l’Armée nationale populaire rentraient d’une opération de ratissage qu’ils ont effectuée dans les vastes forêts du Djbel-Louh qui surplombe la commune de Tarek-Ibn-Ziad, ex-Karouche, étaient tombés dans un guet-apens qui leur a été tenu par un important groupe de sanguinaires. Malgré l’effet de surprise, les valeureux soldats de l’ANP ont riposté, un échange de tirs entre les sanguinaires et les militaires, qui a duré plusieurs minutes, s’en est suivi. Les terroristes, dont le nombre reste indéterminé, se sont repliés à l’arrivée d’un important renfort des éléments des différents postes d’observation, implanté le long du chemin reliant la localité de Souk-el-Atef au chef-lieu de la commune Tarek-Ibn-Ziad. Selon le communiqué du ministère de la Défense nationale « les éléments de l’ANP ont aussitôt procédé au bouclage de la zone, et ont déclenché une grande opération de ratissage pour débusquer ces criminels et les abattre ». Lors de notre passage sur les lieux, à la mi-journée d’hier, nous avons remarqué une grande présence des forces de l’Armée populaire qui ratissait les lieux et sécurisait le chemin joignant les villages mitoyens du chef-lieu communal. Un employé de l’APC qui nous a accompagné, lors de notre tournée dans la région, nous fera savoir que la plupart des villages situés dans cette partie de la commune Tarek-Ibn-Ziad ont été désertés au début de l’avènement du terrorisme qui remonte aux années 1990. Notre accompagnateur dira encore que près de la moitié de la population de la commune ont préféré quitter la région pour aller s’installer dans d’autres régions jugées sécurisées comme Blida, Alger et Méda. La commune qui comptait près de 20 000 habitants, en 1992, ne compte aujourd’hui que 9 300 habitants. Même si quelques villageois de l’exode commencent a revenir dans leurs villages, notamment depuis le lancement du programme du président de la République visant à aider ses population à retourner chez elles, la plupart d’entre eux ont déjà fait leur situation ailleurs.
Le secrétaire général de l’APC, qui nous a reçu dans son bureau, nous a déconseillé de trop s’aventurier, lorsqu’on lui a expliqué que nous étions journalistes, et nous voulions nous rendre dans le village Souk-el-Atef, où a eu lieu l’attentat sanguinaire. Notre interlocuteur dira encore que même si les conditions sécuritaires se sont largement améliorées, ces dernières années, dans la majeure partie de la commune, le danger plane toujours tant que des terroristes sont encore en activité dans la région, notamment sur les monts de Djbel-Louh. Un ex-patriote retraité, que nous avons rencontré dans un café au chef-lieu de la commune de Djendel, sise à quatre-vingt kilomètres environ à l’Est du chef-lieu de la wilaya d’Aïn-Defla, nous parlera, quant à lui, de la phalange sanguinaire qui active dans cette région depuis le début du terrorisme dans notre pays. Cette phalange dénommée El-Ançar a été créée dans le courant de l’année 2003, par le sinistrement célèbre émir de la région, Souane, qui était imam de la mosquée du chef-lieu de la commune Djendel, avant de rejoindre le maquis, en compagnie de 49 membres de sa famille. Cette phalange a, à son actif, plusieurs attentats meurtriers. Les enfants de la région ne sont pas restés de marbre, devant les massacres de Souane et ses acolytes, ils ont procédé à la création du premier groupe de patriotes à l’échelle nationale en 1994, un groupe qui se transformera quelque temps plut tard en détachement de la garde communale. Notre interlocuteur déplore, toutefois, la dissolution de ce corps de sécurité ayant fait face à la menace des hordes de sauvages durant les années de braise. Avant de nous quitter, Ammi Mustapha nous parlera du dernier attentat terroriste perpétré par les terroristes islamistes dans la région. L’attentat remonte au mois de juillet de l’année écoulée, lorsque quatre gardes communaux, âgés entre 35 et 48 ans, ont été assassinés dans une attaque terroriste dans la commune d’Aïn-Benian au nord-ouest du chef-lieu de la wilaya, précise notre interlocuteur.
Soulignons, enfin, que la région ouest et sud de la wilaya d’Aïn-Defla, allant de la commune de Djendel jusqu’à celle de Tarek-Ibn-Ziad, en passant par Oued-Djemâa et Bordj-Émir-Khaled situées en contrebas de la chaîne montagneuse de Djbel-Louh passe en peigne fin par un important dispositif de l’ANP. Les milliers de soldats, qui ont pris part à cette opération de grande envergure, semblent déterminés de ne plus reculer avant de réduire à néant les sanguinaires auteurs de l’attentat du vendredi.
Omar Soualah
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