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Après de nouvelles violences : «Grève générale» et manifestation à Barcelone

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«Grève générale» et manifestation massive: après une nouvelle nuit de barricades, les indépendantistes catalans convergaient vendredi vers Barcelone, pour ce qui s’annonce comme le point d’orgue de leur mobilisation contre la condamnation de leurs dirigeants par la justice espagnole.

à Barcelone, ville prisée des touristes internationaux, les effets de la grève étaient manifestes. La circulation était très faible pour un jour de semaine et sur la célèbre avenue des Ramblas, l’opéra du Liceu a annulé sa représentation vendredi tandis que la majorité des stands du marché de la Boqueria étaient fermés. Les transports publics étaient aussi perturbés et selon le gouvernement, 55 vols ont été annulés à l’aéroport de Barcelone.
Ailleurs en Catalogne, plusieurs routes ont été coupées dès l’aube, dont l’autoroute AP7 menant en France, près de la frontière entre les deux pays, selon les autorités locales. Parties mercredi de cinq villes catalanes dans des «marches de la liberté», des milliers de personnes doivent arriver dans la grande métropole du nord-est de l’Espagne pour participer à une manifestation prévue à 17H00 locales (15H00 GMT).
Au cinquième jour de la mobilisation contre les lourdes peines de 9 à 13 ans de prison infligées lundi à leurs leaders pour la tentative de sécession de 2017, les indépendantistes ont aussi convoqué cette «grève générale» pour paralyser la riche région qui représente un cinquième du PIB espagnol. Face à l’impact de cette grève, notamment sur les transports, le constructeur automobile Seat a mis à l’arrêt son usine de Martorell près de Barcelone qui emploie plus de 6.500 personnes.
«Les dommages économiques que cela entraîne pour la Catalogne sont déjà importants», a estimé la numéro deux du gouvernement espagnol Carmen Calvo à la radio, en lançant un appel au calme à moins d’un mois des prochaines élections législatives dans le pays. Les troubles en Catalogne impactent aussi le ballon rond, la fédération espagnole ayant décidé vendredi de reporter le «Clasico» du 26 octobre entre Barça et Real Madrid, une des rencontres les plus visionnées sur la planète. Les clubs devront fixer la date de la rencontre.

Nouvelles barricades
Cette journée de mobilisation, à l’appel de toutes les organisations indépendantistes, a été précédée par une nouvelle nuit de violences à Barcelone. Jeudi soir, après deux manifestations pacifiques ayant rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes, des centaines de jeunes, criant «Indépendance», ont monté des barricades enflammées dans le centre chic de la ville et lancé des cocktails molotov sur les forces de l’ordre, selon les journalistes de l’AFP sur place.
Une agence bancaire et une boutique de vêtements ont été saccagées, selon la police régionale qui a tiré des balles en mousse sur les manifestants. Mardi et mercredi, Barcelone avait déjà vécu ces scènes de guérilla urbaine après de premiers heurts lundi lors du blocus de l’aéroport par quelque 10.000 manifestants. Selon les autorités régionales, environ 110 personnes ont été interpellées depuis le début de la semaine dont 11 jeudi soir.
42 personnes ont été blessées à travers la région jeudi, dont 36 à Barcelone, selon les services de secours.
Nées de la frustration d’une partie de la base indépendantiste, deux ans après l’échec de la tentative de sécession de 2017, ces violences marquent un tournant pour le mouvement séparatiste qui s’est toujours targué d’être non-violent. Dans les rues de Barcelone, comme dans le reste de la région, la question de l’indépendance divise.
Susana Medialdea, employée de 53 ans dans une boutique d’olives du marché de la Boqueria, reproche au gouvernement espagnol de refuser la réalité. «Quelque chose se passe dans cette région depuis plus de 7 ans», les gens qui veulent faire sécession de l’Espagne «ne sont pas juste quatre idiots», a-t-elle déclaré à l’AFP. «Je suis catalane, catalane, mais je ne partage pas du tout ce projet indépendantiste, les gens se laissent manipuler et la jeunesse encore plus», a dénoncé pour sa part Carmen Isern, 75 ans.

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