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APPELS AU DIALOGUE POUR UNE SORTIE DE CRISE, MARCHES POPULAIRES ET PRÉSIDENTIELLE : Sortie attendue de Gaïd Salah

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Une nouvelle sortie du chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah, est attendue aujourd’hui, pour prononcer un discours qui pourrait déboucher sur des perspectives nouvelles concernant la crise politique, l’élection du 4 juillet, le tout à l’aune du mouvement populaire et citoyen.

En effet, le chef d’état-major est attendu, comme chaque sortie effectuée à travers les Régions militaires, à faire le point sur la situation actuelle du pays et le développement des évènements depuis son dernier discours prononcé le 20 mai, lors de sa visite à la 4e Région militaire, à Ouargla. Le vice-ministre de la Défense, qui a entamé hier sa visite en 6e RM à Tamanrasset, ne va sans doute pas manquer, dans son discours, de faire des rappels, en revenant sur les points qu’il a abordés dans son dernier discours. Une sortie lors de laquelle le chef d’état-major de l’ANP a appelé au dialogue, insisté sur la tenue des élections présidentielles et invité en ce sens à l’ «accélération» de la mise en place d’une instance indépendante pour l’organisation et la supervision des élections. C’est ce qui permettra, selon lui, d’éviter de «tomber dans le piège du vide constitutionnel». «Il est certain que l’étape principale serait d’accélérer la constitution et l’installation d’une instance indépendante pour l’organisation et la supervision des élections. Nous attendons l’accélération de la prise des mesures adéquates pour la mise en œuvre de ce mécanisme constitutionnel, considéré comme l’outil juridique idoine pour préserver la voix de l’électeur et donner une crédibilité aux élections», a souhaité Gaïd Salah.
Dans ce même sillage, il serait probablement attendu que le général de corps d’Armée revienne sur la création de cette instance et aussi sur les présidentielles prévues le 4 juillet. Sur ce chapitre, il convient de rappeler que l’Institution dirigée par Kamel Fenniche n’a reçu que deux dossiers de candidature. D’autre part, selon des juristes et constitutionnalistes, ces élections seraient annulées puisque «elles ne répondent pas aux conditions» de son bon déroulement. Un état de fait sur lequel Gaïd Salah reviendrait comme il en est question d’un développement de la question découlant des débats qu’elle a suscités.
D’autre part, des solutions de sortie de crise ont été proposées par plusieurs acteurs politiques et personnalités nationales la semaine passée et même ces jours-ci. Certaines voix ont sollicité l’ANP à accompagner et à garantir la transition et à mettre en place un dialogue sérieux.
À tous ces appels, Gaïd Salah aura peut être à réserver une réponse dans le discours d’aujourd’hui.
Au titre d’un deuxième volet de son discours et comme il en a l’habitude de parler, Gaïd Salah ne manquerait pas de parler à nouveau du dossier de corruption, dont bon nombre d’affaires sont entre les mains de la justice. L’affaire la plus édifiante de l’heure reste sans doute les 12 anciens hauts responsables de l’État, dont les ex-Premiers ministre Ouyahia et Sellal, 8 anciens ministres et 2 walis, dont le dossier a été transmis, dimanche dernier, à la Cour suprême.
Sur un autre point qui n’est pas des moindres, le vice-ministre de la Défense nationale évoquerait les marches hebdomadaires des Algériens. Le mouvement populaire et citoyen pacifique en effet s’apprête à rentrer dans son 15e vendredi de mobilisation à travers le pays. Une manifestation, la dernière de ce mois sacré. Ainsi, le chef d’état-major ferait le point sur les marches populaires et notamment, la manifestation réprimée par les forces de l’ordre du dernier vendredi. Pendant ce temps, Gaïd Salah dit ne jamais renoncer à l’«accompagnement du peuple algérien», «de manière rationnelle, sincère et franche, dans ses marches pacifiques et matures ainsi que les efforts des Institutions de l’État et de l’appareil de justice», a-t-il précisé dans le discours à Ouargla.Tous ces évènements et ces questions pousseraient Gaïd Salah à y revenir sur la crise politique en cours depuis le 22 Février.
Sarah Oubraham

CE QU’EN PENSENT LES ACTEURS POLITIQUES
Djilali Soufiane, président de Jil Jadid : «Espérons qu’il parlera d’un dialogue sérieux »
«Ce qu’on attend c’est que le chef d’état-major, Gaïd Salah, reconnaisse les choses telles quelles sont. C’est-à-dire, il est impossible de continuer à parler de l’application de l’article 102 ou de dispositions constitutionnelles», affirme Soufiane Djilali, président de Jil Jadid. «On a besoin d’une solution politique en passant par un dialogue qui doit aboutir à une phase de transition aussi courte que possible. Une phase durant laquelle il y aura toute les mises en place des conditions pour l’organisation des élections », pense-t-il, ajoutant qu’«il faut sortir des ambiguïtés, il ne faut pas perdre de temps». Concernant la présidentielle prévue le 4 juillet en elle-même, Djilali affirme que Gaïd Salah ne dira pas grande chose. «Il doit attendre la réponse du Conseil constitutionnel », et «espérons qu’il parlera d’un dialogue sérieux avec la société politique», suggère-t-il.

Samir Benlarbi, activiste : «Un discours qui répondrait aux revendications du peuple»
«Les discours du chef d’état-major de chaque mardi ou vendredi sont devenus une habitude comme un dialogue entre le mouvement et l’Institution militaire, qui a affirmé plusieurs fois sa non-ingérence dans les affaires politiques du pays en respectant le cadre constitutionnel de l’État », pense l’activiste Samir Benlarbi. Ainsi, Benlarbi nous a affirmé que le peuple a pu, après trois mois de marches pacifiques, annuler les présidentielles. Sur ce, notre interlocuteur indique que le peuple attend maintenant d’«entrer dans une période de transition sous la présidence de personnalités consensuelles. Refusant que cette phase «serait présidée par Bensalah l’un des symboles de l’ancien régime», en ajoutant qu’« on attend à ce que ce discours apporterait du nouveau en répondant aux revendications du peuple».
Sarah O.

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