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Aïn Témouchent : la main-d’œuvre qualifiée en déperdition dans le secteur de l’agriculture

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Pourquoi les agriculteurs de la wilaya d’Aïn Témouchent peinent à trouver de la main-d’œuvre qualifiée en mesure de répondre aux besoins des travaux champêtres et de fermes ? Une grande question d’actualité brûlante que d’aucuns sous-estiment indubitablement. Elle nécessite incontestablement une grande réflexion, non pas uniquement à l’échelle locale mais aussi au niveau national. Depuis peu, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural avait usé de cet alibi quand on lui a posé le problème de la hausse des prix des fruits et légumes.
Certainement au niveau de ses départements centraux le représentant du gouvernement aurait installé une commission de haut niveau pour débattre la problématique sur tous les plans. La vente sur pied des fruits et légumes est devenue pour une bonne partie des agriculteurs de la wilaya d’Aïn Témouchent un moyen incontournable à utiliser présentement. Le raisin, les agrumes, les cultures maraîchères, les produits arboricoles et fruits exotiques sont vendus sur pied. Cette pratique qui s’affichait timidement il y a quelques années dans la wilaya d’Aïn Témouchent est pour l’heure un exercice très courant. D’où procurent-ils la main-d’œuvre, se demandent les observateurs ? En tous les cas les mandataires et les grossistes qui viennent de l’Algérois et d’autres wilayas se déplacent à Aïn Témouchent avec leur chantier. Cette évidence n’est pas à démontrer et les responsables de la direction des services  agricoles et de la chambre professionnelle ainsi que ceux de l’union paysanne ne sont plus à l’aise quand ils s’aperçoivent que ce problème monte crescendo, d’année en année. Des agriculteurs sont méfiants et ne se hasardent pas notamment quand il s’agit de spéculations qui nécessitent de la main-d’œuvre spécialisée à longueur d’année comme pour  le vignoble. Pour ceux qui ne le savent pas les viticulteurs, à force de rencontrer ce problème, ont décidé d’arracher le vignoble de cuve et le double emploi faute de ne pas trouver la main-d’œuvre qualifiée. Les dernières statistiques parlent de plusieurs milliers d’hectares arrachés.

Le manque de main-d’œuvre a précipité l’arrachage du vignoble
Ça fait plus d’une décennie qu’on n’a pas eu de programme de plantations de raisins de cuve dans la wilaya d’Ain Témouchent. Le raisin de table continue à attirer des spéculateurs mais dans un cadre très restreint et quelque peu insignifiant. Dans les années 70 la wilaya d’Ain Témouchent avait plus de 50000 hectares de vignoble de cuve. Depuis 2006 et à l’issue des méventes du raisin, des plantations ont été arrachées. Il s’agit là d’anciennes plantations mais aussi de jeunes de moins de 10 ans. A l’époque, l’ancien directeur des services agricoles avait dressé une longue liste de viticulteurs qui ont procédé à l’arrachage du vignoble, alors que ces derniers avaient bénéficié de crédits pour la plantation de vigne. L’amnistie fiscale et autres mesures ont fait en sorte que les crédits ont été effacés pour la plupart des fellahs et viticulteurs. La déperdition de la main-d’œuvre qualifiée dans le monde de l’agriculture a été aussi accentuée par la mise en route du pôle industriel, du programme conséquent de construction de logements sociaux et autres et par le dispositif de l’ANEM et du DAIP. La dernière commune de la wilaya embauchait entre 100 et 200 jeunes. Les chefs-lieux de daïras et de wilaya en avaient des milliers. Dans ce cadre précis même des étudiants, des lycéens et des sans emploi fixe avaient profité desdits dispositifs durant une décennie environ. Parmi ces jeunes il y avait des anciennes recrues de l’agriculture et des secteurs du BTPH.

Mise en œuvre d’un cadre de travail stable pour l’agriculture
La restructuration de la main- d’œuvre au niveau du secteur de l’agriculture doit  passer inévitablement par une formation soutenue que l’Etat trace ses contours et ses limites dans un cadre professionnel idoine et approprié à plus d’un titre. Le premier point à débattre commence par la mise en œuvre d’un cadre de travail stable, où l’ouvrier agricole reçoit un salaire mensuel rémunéré et avantageux, d’une part, et de bénéficier de la sécurité sociale, du congé annuel et autres avantages sociaux au même titre que les travailleurs des autres secteurs économiques. C’est à partir de là qu’on commence à voir clair et qu’on peut parler de la relance du secteur de l’agriculture.
Boualem Belhadri

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