Avant que les listes des bénéficiaires de 158 logements publics locatifs (LPA), à El Malah, ne soient affichées et mises à la connaissance des postulants retenus, des rumeurs qui circulaient la veille ont rapporté que les états présentaient au moins 23 noms de personnes étrangères à la commune et à la wilaya. Ce pâté de logements se trouve au quartier dit Sidi Said, une cité populaire qui se trouve dans un état de précarité ayant amené les responsables locaux à inscrire des programmes de logements sociaux pour qu’au fur et à mesure toutes les poches de précarité soient éradiquées. Sur le plan des projections et des perspectives, l’observateur ne peut qu’encourager les initiatives locales prises et les efforts déployés dans ce cadre précis pour résorber l’habitat précaire. Mais sur un autre registre, il ne faut pas s’étonner quand on voit des scènes d’atteinte à l’ordre public le lendemain de l’affichage. Il faut se mettre à la place de ceux qui attendent depuis des années et qu’à chaque fois les responsables locaux arrivent à les faire persuader et les contenter d’attendre les prochains quotas de logements en cours de réalisation. Des dizaines de familles ont manifesté leur désappointement et exprimé leur colère, une situation qui s’est terminée par la fermeture du siège de l’APC et celui de la daïra. On fait une halte et on pose la question suivante : Qui a introduit les noms des 23 postulants portés sur les listes des bénéficiaires ? Le président de la commission de distribution des logements sociaux et le maire sont les premiers à interpeller dans ce cadre et sont les premiers visés par cette interrogation ? Et pourtant un grand travail a été fait par les services habilités à faire des enquêtes à plusieurs niveaux de responsabilité. Il ne faut laisser les choses passer sans que l’opinion sache qui a véritablement introduit les noms des 23 postulants, étrangers à la ville et à la wilaya ? L’observateur persiste et signe car, Dieu soit loué, il faut reconnaître que grâce à la vigilance des forces de sécurité et la manière utilisée pour persuader les manifestants à se calmer et revenir à la raison. Autrement dit, les choses allaient prendre une autre direction que l’on déplore tous. Le maire, venu en pompier, a demandé aux manifestants de patienter parce qu’il y a un second quota de 90 logements à distribuer après le mois du Ramadhan. Là aussi il ne faut pas jouer avec la bonté des gens et les propos qu’il a tenus sont gravés dans la mémoire de ceux-ci et il doit savoir que ces derniers ont pris acte de ce qu’il a dit. Que compte faire le wali? C’est à cette interrogation que les observateurs s’intéressent de prime abord.
Boualem Belhadri