Accueil ACTUALITÉ AFFAIRE DE L’ASSASSINAT DE DJAMEL BENSMAIL EN KABYLIE : 95 accusés devant...

AFFAIRE DE L’ASSASSINAT DE DJAMEL BENSMAIL EN KABYLIE : 95 accusés devant la barre

0

Le procès des accusés dans l’affaire de l’assassinat du jeune Djamel Bensmail, s’est ouvert, hier, au tribunal correctionnel de première instance de Dar El Beïda, à Alger, en présence notamment du père du défunt, assassiné de la manière la plus atroce, un certain 11 août 2021, à Larbâa Nath Irathen dans la wilaya de Tizi-Ouzou, par un groupe d’individus l’ayant injustement accusé d’être à l’origine des incendies de forêts qui avaient ravagé la région.

Au total 95 inculpés, placés en détention préventive, seront appelés à la barre. Ils sont poursuivis notamment pour des chefs d’inculpation liés au « lynchage et assassinat du jeune Djamel Bensmail, suivi de la mutilation de son corps,  atteinte à la sûreté de l’État et d’agression contre le personnel de sécurité, tentatives de semer la terreur parmi les populations et appartenance à des organisations terroristes ».
Les faits remontent au mois d’août de l’été 2021. La Kabylie était alors ravagée par d’énormes incendies de forêts qui avaient touché, pratiquement, toute la région, faisant au moins 90 morts en moins d’une semaine, dont pas moins de 24 étaient originaires du même village, relevant de Larbâa Nath Iraten, sur les hauteurs de Tizi-Ouzou. Suite à ce drame national, les populations des autres régions du pays n’étaient pas restées insensibles face au cri de détresse de la localité. Des convois d’aides alimentaires ont été dépêchés de partout vers la Kabylie meurtrie.
Venu dans la région pour prêter mains fortes aux locaux dans leur lutte contre les incendies meurtriers dans le cadre d’une solidarité nationale, sans faille, le jeune Djamel Bensmaïl, 36 ans, originaire de Meliana, une commune  de la wilaya d’Aïn Defla, devint vite un suspect aux yeux de certains qui le soupçonnaient d’avoir tenté d’allumer un feu. Ayant eu vent des soupçons qui pesaient sur lui, le jeune Djamel se rend alors à la police. Mais le fourgon de police le transportant au commissariat était intercepté par une foule chauffée à blanc, l’extirpant du véhicule après l’avoir frappé. Djamel est lynché à mort et brûlé vif par une foule en colère.
Après enquête, les services de police ont arrêté 36 personnes suspectes dans cette affaire, dont 3 femmes, parmi elles celle qui incitait à l’égorger alors qu’il était brûlé dans une vidéo largement relayée sur les réseaux sociaux.
Le jeune, qui filmait alors qu’il poignardait la victime, a été interpellé alors qu’il tentait de s’enfuir au Maroc. Grâce aux aveux des personnes arrêtées, de nouveaux suspects ont été interpellés.
La poursuite de l’enquête a permis également l’arrestation de 25 autres suspects, en état de fuite dans plusieurs wilayas du pays. La DGSN avait indiqué que parmi les personnes arrêtées figurent des membres de l’organisation MAK, affirmant également que l’exploitation du téléphone avait permis de découvrir des informations étonnantes sur les véritables mobiles du meurtre, non dévoilées en raison du secret de l’instruction.
Plus d’une semaine plus tard, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, annonce, lors d’une conférence de presse la rupture des relations avec le Maroc, accusé de coopération avec le MAK et Rachad, classés par l’Algérie comme des organisations terroristes impliquées, selon les autorités du pays, dans les crimes liés aux incendies qu’a connus un certain nombre de wilayas du pays. Ces deux groupes ont été également accusés par le chef de la diplomatie algérienne d’être derrière l’assassinat de Djamel Bensmaïl. Depuis l’enquête s’est poursuivie et les arrestations se sont multipliées.
Brahim Oubellil

Article précédentINDUSTRIE AUTOMOBILE : Le coup d’accélérateur
Article suivantAFFAIRE DE LA RAFFINERIE AUGUSTA : Ould Kaddour condamné à 15 ans de prison ferme