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Abdelhak Lamiri : «Les surfacturations sont la principale cause de la hausse de la facture»

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Le Courrier d’Algérie : Malgré les mesures draconiennes prises par le gouvernement pour alléger la facture de l’importation des médicaments, celle-ci ne cesse d’augmenter. D’ailleurs, au premier trimestre 2014, une hausse de 20% a été enregistrée. Comment expliquez-vous cette situation?
Abdelhak Lamiri : Une progression de 7 à 10% peut se justifier par une hausse de la consommation. Mais la hausse est trop importante. Nous avons besoin d’introduire beaucoup d’autres variables pour en expliquer les causes : les surfacturations en sont la principale. Par ailleurs, il ya l’inefficacité du stockage et des utilisations au niveau des hôpitaux et enfin une fuite des médicaments hors de nos frontières qui a trop duré.

Parmi les mesures prises on note celle de l’interdiction d’importer des médicaments produits localement. Pensez-vous que cette mesure qui s’applique depuis plus d’un an est prometteuse?
La mesure d’interdiction peut aider, mais elle est facilement contournable. Par ailleurs, elle est en contradiction avec le processus d’adhésion à l’OMC. Il faut aussi la négocier avec nos partenaires européens. Elle n’est pas facile à mettre en œuvre.

La production locale en médicaments qui représente actuellement 36% du marché va atteindre, selon les prévisions du gouvernement, 65% en 2015. Est-ce que c’est possible à votre avis?
Nous serons champions si on atteindrait 50%. L’objectif est trop ambitieux pour une période de temps courte. Mais ce serait possible en 2018 ou 2020.

Quelles solutions adopter pour atteindre cet objectif?
La solution consiste à libéraliser les initiatives, réduire les tâches, octroyer plus d’avantages pour cette activité (terrain et crédits) et débureaucratiser le pays.
Dans l’environnement des affaires actuel, il est difficile d’améliorer l’investissement local et réduire les importations.

Quelle évaluation faites-vous des derniers projets d’investissement en la matière, comme celui de l’usine de Sanofi Aventis ou bien ceux du groupe Saidal?
Ce sont des projets salutaires mais qui ont trop tardé. Le projet que l’on a avec les Américains tarde aussi. Il est susceptible de régler définitivement le problème des médicaments en Algérie.
Il tarde à se concrétiser et de nombreux problèmes se dressent devant son exécution. L’Algérie risque de perdre une chance historique. Le climat des investissements doit changer.
Entretien réalisé par I. B.

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