Les bureaux de vote ont ouvert hier, dès 08H00 (6H00 GMT) en France métropolitaine, où quelque 49 millions d’électeurs ont été appelés aux urnes pour le premier tour des élections législatives anticipées, après l’annonce du président Emmanuel Macron de la dissolution de la précédente législation, à moins de quatre semaines des Jeux Olympiques 2024, en France.
Un scrutin à grand suspense, sur fond de la montée de l’extrême droite française et le recul des partis traditionnels, notamment de la droite et du centre durant le second mandat du locataire de l’Elysée et auparavant, celui de l’effondrement du parti socialiste, dans le sillage de la première candidature d’Emmanuel Macron, à la présidentielle française. Le premier tour des élections législatives anticipées en France métropolitaine a concerné les 49,5 millions de votants pour élire 577 députés à l’Assemblée nationale parmi plus de 4 000 candidats qui se sont présentés. Compte tenu de l’importance de ce rendez vous électoral, ils ont été plus de 2,6 millions d’électeurs inscrits ayant choisi de voter par procuration, soit quatre fois plus qu’en 2022, selon le ministère français de l’Intérieur. Le scrutin législatif en France qui a franchi hier, son premier tour, avant le second, prévu le 7 juillet prochain, marquera, par ses résultats, un nouveau paysage politico-institutionnel, non seulement au sein de la future assemblée parlementaire, que le parti de l’extrême droite, ex-Front National, fondé par , Jean Marie Le Pen, se verra décrocher plus de sièges que lors de la précédente assemblée, avec la perspective, de le voir aussi par la nouvelle version, de son héritier le Rassemblement national occuper le bâtiment de Matignon. Le paysage politique français étant bouleversé déjà bien avant l’annonce du scrutin législatif anticipé, par le président Macron, qui fragilisé par une majorité faible, au sein de la précédente assemblée, son annonce en question a été faite au lendemain de la victoire des extrêmes droit au terme des élections parlementaires de l’Union Européenne.
Pour des observateurs avérés, « l’annonce Macron est un jeu de poker » avec les données de la scène politique française, au regard des dernières élections locales et régionales ayant favorisé l’accession de l’extrême droite. Scrutin qui pour des experts et des observateurs locaux et étrangers qu’ils qualifient d’ «historique, qui pourrait bouleverser le paysage politique du pays avec un gouvernement du Rassemble national, non sans conséquences, sur l’Union européenne ». Le taux de participation aux élections législatives était en très forte hausse, hier, à 12h00, atteignant les 25,9% contre 18,43% lors du scrutin de 2022 à la même heure, selon le ministère français de l’Intérieur. Aussi lors du premier tour des élections législatives 2017, la participation était de 19,24%, de 21,06% en 2012, de 22,56% en 2007 et de 19,7% en 2002. La veille, de la tenue du scrutin, dont les résultats définitifs seront connus aujourd’hui, le Rassemblement national a été crédité dans les sondages de 34% à 37% des intentions de vote, et pourrait conquérir une majorité relative ou absolue le 7 juillet, au soir du second tour. Selon ces enquêtes d’opinion, l’alliance de gauche du Nouveau Front populaire (NFP) est donnée entre 27,5 et 29%, et le camp présidentiel, avec 20 à 21%. Les observateurs de la scène politique s’attendent à la nomination d’un nouveau gouvernement au lendemain du second tour de cette joute électorale prévu le 7 juillet. Les médias français décrivent les élections législatives anticipées en France comme « un moment historique à affronter ». Samy Benzina, professeur de droit public à l’université de Poitiers, a déclaré au journal, Le Monde que si le RN remportait les élections législatives, « la France entrerait sans doute dans une période d’incertitude institutionnelle sans précédent » avant d’ajouter qu’ «un parti d’extrême droite n’est jamais arrivé en tête des élections législatives françaises et le RN, en tant que parti d’extrême droite, est historiquement et structurellement antilibéral , et n’adhère pas à certains principes constitutionnels qui sont au cœur de la République française, notamment le principe d’égalité ou le principe de solidarité nationale en faveur des plus défavorisés », a-t-il déclaré au Monde.
K. B.