L’Algérie célébrera demain le 49e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, un certain 24 février 1971, à laquelle date historique s’ajoute la création de l’UGTA (24 février 1956) par Aïssat Idir. Au-delà pour l’Algérie de recouvrer souverainement ce qui lui a été confisqué comme richesse, un autre enjeu de taille peine à être réalisé. Après toutes ces années, c’est la libération de l’économie nationale de sa dépendance (98%) de la rente qui pose problème. La nationalisation des hydrocarbures, il y a 49 ans, a permis à l’Algérie de reprendre le contrôle de ses ressources naturelles et de récupérer sa manne pétrolière, tout en ouvrant la voie aux grands chantiers de développement socio-économique du pays. Grâce à cette décision stratégique annoncée par Houari Boumediène, le 24 février 1971, l’Algérie est arrivée à détenir au moins 51% des intérêts des sociétés concessionnaires françaises. Tous les intérêts miniers portant sur les gisements de gaz naturel ainsi que l’ensemble des intérêts détenus dans les sociétés de transport d’hydrocarbures ont également été nationalisés ce 24 février 1971. Le recouvrement de la souveraineté nationale sur le secteur des hydrocarbures avait enclenché la montée en puissance sur la scène régionale et même internationale de la Société nationale de transport et de commercialisation des hydrocarbures (Sonatrach). Depuis son indépendance en 1962, l’Algérie a tenté de mettre en place un développement économique autonome en développant son industrie par substitution aux importations, c’est-à-dire en privilégiant la production nationale au détriment des importations. Mais le constat est tout autre, l’économie nationale n’arrive toujours pas à se défaire de sa dépendance étroite à la manne pétrolière. Toutefois, l’économie du pays est dépendante au secteur des hydrocarbures à hauteur de 97%. Pour preuve, novembre 2019, et intervenant sur les ondes de la radio chaîne III, le professeur Mohamed Cherif Belmihoub estime que « les hydrocarbures représentent toujours 98% des recettes d’exportations et 70% des recettes fiscales.» Si l’on ne peut nier le fait que le secteur des hydrocarbures génère une source facile d’exportations et assure l’entrée de devises, il n’en demeure pas moins qu’il freine le développement d’autres secteurs censés être la locomotive de l’économie nationale. Les indicateurs économiques alarment quant à la santé économique du pays catastrophique notamment durant les dernières années où la contribution des autres secteurs au PIB reste marginale par rapport aux hydrocarbures. Cette situation économique dégradée alimente toujours le mécontentement populaire et elle s’attire les critiques des experts et observateurs du domaine. La définition d’un cadre dans lequel devrait s’exercer l’activité des sociétés étrangères en matière de recherche et d`exploration des hydrocarbures reste l’un des segments le plus évoqués.
Un marché énergétique en mutations
La Sonatrach est appelée à s’adapter aux mutations que connait le marché énergétique mondial, aux fins de capter davantage les investissements étrangers et les détenteurs des nouvelles technologies dans ce secteur en équation avec l’intérêt du pays et la consécration de la souveraineté nationale dans ce domaine stratégique.
Troisième producteur d’Afrique de pétrole et parmi les dix premiers producteurs mondiaux de gaz, l’Algérie a un besoin urgent de découvrir de nouveaux gisements, pour pallier la baisse continue de la production des gisements existants et de la hausse de sa consommation nationale. « L’exploration de nouvelles réserves pétrolières et gazières est devenu un impératif urgent pour l’Algérie, d’où la nécessité d’un cadre juridique adéquat », avait affirmé le ministre de l’Énergie, Mohamed Arkab, en novembre dernier. Le ministre a souligné que la promulgation de la loi sur les hydrocarbures « offre des perspectives très prometteuses pour l’investissement et le partenariat dans le domaine de l’exploration, d’autant plus que le secteur minier national reste sous exploré malgré les énormes potentialités qu’il recèle ».
H. Hadjam