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36e VENDREDI DU MOUVEMENT POPULAIRE ET CITOYEN : La mobilisation est de retour

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Des centaines de milliers de manifestants ont défilé hier dans la capitale Alger, lieu des principaux rassemblements, mais aussi dans plusieurs grandes villes du pays contre le système et la tenue des élections présidentielles du 12 décembre prochain, considérées comme une « ruse pour faire régénérer le pouvoir en place».

Après huit mois de mobilisation sans faille depuis le 22 février dernier, les marcheurs ont annoncé hier une démonstration grandiose lors du prochain vendredi qui coïncidera avec le 1er novembre, jour du déclenchement de la Guerre de libération nationale. « Allah Akbar! Haw déjà Novembre !», (Allah Akbar! Novembre arrive !), ont crié, à gorge déployée, les manifestants pendant tout l’itinéraire de cette marche de protestation, procession humaine qui a emprunté les importants boulevards, places publiques et ruelles de la capitale, notamment Didouche Mourad, 1er Mai, Avenue Pasteur, Place Maurice Audin, Belouizdad, la Grand Poste et autres.
«Ya Ali Amar, Bladi Rahi F’danger, Wa N’kamlou Fiha la Bataille d’Alger », (Ô Ali Amar [Ali La Pointe, héros de la Bataille d’Alger], mon pays est en danger, nous sommes déterminés à poursuivre la Bataille d’Alger !), ont-il clamé haut et fort, gardant toujours le cadre pacifique de leur mouvement. Les marcheurs ont réitéré aussi les revendications de libérer les détenus d’opinion et les activistes du Hirak emprisonnés : en reprenant en chœur les noms de Lakhdar Bouregrâa, Karim Tabbou… etc. «Harirou Al-Massajine, Maba3ouch la Cocaïne ! », (Libérez les détenus, ils n’ont pas vendu la cocaïne !), « 3adala b Téléphone ! », (Une justice aux ordres!», pouvait-on encore retenir comme autres slogans.
La veille (jeudi soir), les habitants d’Alger ont adhéré à l’acte 2 de l’opération dite «El-Mahrèz» (Mortier et pilon), ustensile de cuisine à la symbolique très forte dans les foyers algérois, pour marquer leur soutien aux détenus du Hirak, dont la plupart sont des jeunes qui, pour certains, croupissent en prison sous le coup de détention provisoire depuis plus de quatre mois. Dans la matinée de la même journée, les avocats, issus de tout le pays, ont manifesté devant le palais de justice du tribunal Abane Ramdane, réputé, depuis juin dernier, pour avoir prononcé des peines jugées sévères à l’encontre des Hirakistes.
Certains manifestants ont exprimé leur désapprobation sur les propos prononcés par le chef de l’État, Abdelkader Bensalah, lors de sa rencontre avec le président russe, Vladimir Poutine, au sommet Russie-Afrique abrité par la ville de Sotchi. Sur un passage largement partagé sur les réseaux sociaux, on voit le chef de l’État s’adressant à son homologue russe avec ces mots : « Si j’ai demandé à vous rencontrer, c’est pour vous rassurer sur la situation en Algérie qui est maitrisée et que nous sommes capables de dépasser cette situation», poursuivant ; «il ne reste que quelques éléments qui sortent dans la rue pour brandir des slogans». Des propos du chef de l’État qui n’ont pas échappé au «purgatoire» de la rue qui a dénoncé ces déclarations les jugeant réductibles, voire manquant de respect au peuple algérien, qui continue à sortir chaque vendredi, depuis le 22 février dernier, pour réclamer un changement profond dans le pays. Enfin, les manifestants ont rappelé, à l’occasion de cette 36e marche de vendredi, leur position contre la tenue de l’élection présidentielle du 12 décembre et contre les deux projets de loi sur les hydrocarbures et le PLF 2020. «État civil et non pas militaire !», «Pas d’élections avec la bande !», «Vous avez vendu le pays, mais nous le récupérerons !», « Ulac smah Ulac (Pas de pardon !)» etc., retentissent comme slogans sortis de la bouche des milliers de marcheurs qui ont battu le pavé des rues d’Alger-centre.
Hamid Mecheri

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